Dans le but de limiter la propagation de la pandémie du coronavirus, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet a lancé un appel pour la libération des prisonniers pour désengorger les prisons. Si d’autres pays ont déjà pris des décisions dans ce sens, au Bénin, le gouvernement n’a encore rien décidé. Michelle Bachelet, Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU a lancé, la semaine écoulée, un appel aux gouvernements et aux autorités compétentes à travailler rapidement pour réduire le nombre de personnes en détention.
Ceci, afin d’éviter que le Covid-19 ne fasse des « ravages » dans les prisons surpeuplées. Car, le virus ne s’arrête pas aux portes des prisons. Les personnes détenues vivent dans la promiscuité et l’insalubrité, partagent une cellule de quelques mètres carrés ou un dortoir collectif. Et donc, ces personnes présentent un moins bon état de santé que la population générale. De plus, les gestes-barrière à adopter se heurtent aux conditions matérielles et à un accès aux soins inégal. C’est pourquoi, Michelle Bachelet a proposé par exemple la libération des «détenus les plus âgés et ceux malades, ainsi que les délinquants présentant un risque faible ».
Le Bénin traine les pas
Cet appel de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU semble être tombé dans les oreilles de sourd au Bénin. Le président de la République Patrice Talon et son gouvernement ont choisi d’ignorer cet appel. Le gouvernement a, avant l’exhortation de Michelle Bachelet, décidé de restreindre les visites au niveau des prisons au Bénin et de la mise en place de mesures d’hygiène. Mais, quand on sait que les conditions carcérales en Afrique en général et au Bénin en particulier sont loin de respecter les normes et que les prisons par ici sont surpeuplés, on se rend aisément compte qu’aucune autre mesure ne serait efficace pour lutter contre la propagation du Covid-19 dans les prisons que de libérer des prisonniers.
Certains pays l’ont déjà fait en Afrique. C’est le cas du président nigérien Issoufou Mahamadou qui a annoncé le vendredi 27 mars 2020, la remise gracieuse des peines pour 1.540 détenus. Et pour bénéficier de cette mesure de clémence, trois critères ont été retenus que sont les personnes âgées, les cas de maladies chroniques et tous les prisonniers qui ont moins de neuf mois à purger. Il est vrai qu’on peut déplorer le caractère sélectif de cette mesure. Car, que le milieu carcéral est davantage peuplé par des gens qui sont des prévenus et qui ne sont pas condamnés. Mais, cette décision est tout de même à saluer. Comme le Niger, l’Ethiopie (4000 prisonniers) et de l’Afrique du Sud ont aussi décidé de libérer certains détenus. Alors, Patrice Talon doit prendre ses responsabilités. A défaut de prendre des mesures sociales d’accompagnement, le gouvernement de Talon doit véritablement se soucier de ceux qui sont en prison.
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