Bénin : Ganiou Soglo souffre de l’état de déliquescence du pays

Dans une tribune postée, ce lundi 27 avril 2020 sur sa page Facebook, l’ancien ministre Ganiou Soglo a fait le tour d’horizon des faits marquants de l’actualité béninoise ces derniers temps. «C’est désabusé, un poil meurtri que je commence ma tribune de la semaine ». C’est par cette phase que l’ancien ministre des sports de Boni Yayi, Ganiou Soglo accouche ses réflexions. Il continue : «quand je vois l’état de déliquescence dans lequel tombe mon pays, oui j’ai mal, oui comme citoyen je souffre ». Pour montrer ce qui le met dans cet état de souffrance, Ganiou Soglo énumère quelques faits. Il évoque la décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADPH) du vendredi 17 avril 2020 où la juridiction demande au Bénin «de surseoir provisoirement à l’organisation des communales du 17 mai 2020 », suite à une requête de Sébastien Ajavon.

Et le ministre relève que «pour toute réponse notre pays se retire du protocole de saisine direct par un citoyen ». Il rappelle que dans la foulée de cette nouvelle, «le classement mondial de la liberté de la presse par Reporters Sans Frontière (RSF) tombe ce lundi 20 avril comme un couperet car le Bénin perd 17 places et retombe à la 119ème place ». Et «le ridicule ne tuant pas, notre satrape national écrit aux institutions que sont la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International pour leur dire qu’au lieu d’un jeu d’écriture (annulation de la dette), il préférerait pour son pays le Bénin, de l’espèce sonnante et trébuchante (cash) ».

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La force comme mode de gouvernance

Pourtant, fait remarquer Ganiou Soglo, «nous pérorions il y a quelques semaines d’être sorti des 25 pays les plus pauvres du monde mais c’est avec joie et émerveillement que nous nous retrouvons dans ces mêmes 25 pays susceptibles de bénéficier de cette mesure ». Face à tous ces éléments, l’homme ne reconnais plus les cadres, les intellectuels du pays qui dans un passé proche furent envoyés par centaine partout en Afrique francophone pour instruire les autres africains. Pour lui, «tout porte à croire que le principe de soumission au chef a droit de cité chez nous dorénavant » et «la pensée critique devient un luxe ».

Pour Ganiou Soglo, «le panurgisme est de mise et l’usage de la force et des moyens de l’Etat pour contraindre toute controverse sont de nos jours une seconde nature et rentrent dans les comportements ». Il en veut pour preuve, l’étudiant jeune Dieudonné Djaho a été tué récemment sur à l’Université d’Abomey-Calavi, et «aucune récrimination, aucune une de journaux, rien ». Il estime que la police politique est «de plus en plus équipée pour nuire, l’administration fiscale pour contraindre les entreprises, la justice avec la création de la CRIET pour les esprits récalcitrants et autres opposants ». Et «la crainte, la peur deviennent le mode de gouvernance ». Mais, le ministre Ganiou Soglo rappelle qu’«à trop tirer sur la corde on se fragilise ».

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