Le premier secrétaire du Parti communiste du Bénin (PCB), Philippe Noudjênoumè fait trois grandes propositions de mesures à Patrice Talon dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus. Les mesures prises par le gouvernement de Patrice Talon ne sont pas à la hauteur du danger que constitue le Covid-19 aux yeux de Philippe Noudjênoumè, premier secrétaire du Parti communiste du Bénin (PCB). Il estime que «face à une guerre sanitaire et économique implacable à caractère universel, et face à la détresse des hommes, (Talon pratique) une politique de l’autruche par le refus des décisions et mesures incontournables ».
Alors il propose des mesures à prendre qui sont reparties en trois grandes séries que sont sanitaires, économico-sociales et politiques. Il pense que du point de vue sanitaire, «le confinement est désormais obligatoire et ne concerne pas que les pays riches ». Selon lui, «les modalités peuvent varier selon les structures économiques et sociales de chaque pays, mais il est inévitable ». Alors, il importe d’opérer immédiatement une révision de la politique sanitaire du Bénin en mettant l’homme au centre «des préoccupations gouvernementales et donc en soustrayant la santé aux règles de profits individuels et de la loi de marché ». Ce qui implique «le recrutement immédiat de nombreux agents de santé, l’équipement des centres de santé, l’acquisition de plateaux techniques adéquats pour la prise en charge des patients et l’organisation d’une détection de masse ».
Du point de vue économique et social
A ce niveau, Philippe Noudjênoumè pense que l’Etat doit adopter un budget de riposte. Ce budget va couvrir l’aide de l’Etat aux entreprises et personnes impactées (transport, tourisme, artisanat, bars et débits de boissons etc.) par les mesures prises : report des recouvrements de taxes et impôts, gratuité pour la période d’au moins trois mois des factures d’eau et d’électricité, suspension de paiement des loyers pour les locataires, et définition d’un fonds de compensation pour les propriétaires, moratoire de remboursement des prêts auprès des banques et institutions de finances de la place avec garantie de l’Etat et compensations adéquates de l’Etat à ces institutions bancaires et financières, suspension de paiement pour les allocataires de véhicules pris en location-vente (voitures, engins à deux roues), pour des frais retenus auprès des propriétaires et compensations adéquates, aide financière aux conducteurs de taxi-moto » zémidjans », nécessairement frappés par les mesures, distribution de vivres et rations alimentaires aux populations démunies non seulement dans la zone cordon mais dans tout le pays etc. Ensuite, le gouvernement doit lancer un appel «aux Béninois et Béninoises de tous ordres sans considération politique à la solidarité ». Enfin, le gouvernement doit faire un appel à la solidarité internationale face au péril.
Du point de vue politique
Au niveau politique, il suggère que le président Patrice Talon et son gouvernement fasse naître une union sacrée de toute la population sans exclusive. La conséquence de cette mesure est qu’il faut faire appel à toutes les bonnes volontés, possesseurs de moyens financiers, quels que soient leurs bords politiques pour financer ce fonds de solidarité. Cela implique, à en croire le professeur, «la prise d’une mesure de grâce en faveur des détenus politiques, des exilés politiques et la sortie et le retour de ces hommes dont la contribution à l’effort de guerre actuel est exigée ».
Il faut la mise en liberté de prisonniers de droit commun en attente de jugement et/ou condamnés en correctionnel pour faits délictuels, ceci pour le désengorgement des prisons surpeuplées où la promiscuité extrême pourrait provoquer une hécatombe lorsque le COVID-19 aura pénétré nos prisons. Le gouvernement doit annuler ou tout au moins reporter des prochaines élections municipales et communales exclusives dont le processus est en cours. Le professeur Philippe Noudjênoumè est convaincu que l’union et la solidarité sont les voies nécessaires «pour le salut collectif face au péril ». Et «si votre gouvernement rencontre un obstacle à cela, qu’il le dise ouvertement au peuple pour l’impliquer et qu’ensemble on trouve les solutions à ce qui apparaît comme une catastrophe annoncée ».
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