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Le conflit entre le Qatar et l’Arabie saoudite s’invite dans le sport

Le conflit diplomatique entre le Qatar et l’Arabie saoudite, parfois appelé ‘’guerre froide arabe’’,  est une lutte en cours depuis 1992 pour l’influence régionale entre les monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) du Qatar et le Royaume d’Arabie saoudite (KSA). Un conflit qui s’invitait dans le monde du football, alors qu’un groupe qatari essayait de bloquer l’acquisition d’une prestigieuse équipe de Premier League anglaise par des acquéreurs saoudiens.

Les relations entre les deux monarchies sunnites se sont aggravées en 2017 lorsque l’Arabie saoudite initié un boycott régional du Qatar, accusant l’émirat riche en gaz de terrorisme, et de soutien à l’Iran. Cette guerre par procuration entre l’Arabie saoudite et le Qatar, avait maintenant affecté la Premier League anglaise. Une Société de communication qatarie, la société beIN Media Group, détenteur des droits pour les matchs de Premier League au Moyen-Orient, avait envoyé une lettre aux 20 équipes de la ligue et à son directeur général, leur demandant de ne pas approuver la prise de contrôle par l’Arabie saoudite de l’équipe de Newcastle United. Une question d’éthique et de bon sens financier selon la lettre signée par le directeur général de beIN, Yousef Al-Obaidly.

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Un conflit sur fond de piratage

Le groupe beIN, avec le soutien d’organisations sportives du monde entier, avait accusé l’Arabie saoudite d’avoir soutenu une opération de piratage sophistiquée qui érode ses précieux droits de télévision en effaçant son signal de diffusion. L’opération de piratage connue sous le nom de ‘’beoutQ’’, avait été identifiée par des enquêteurs indépendants, et  associée à l’Arabie saoudite. Elle serait la plus importante de l’histoire du sport. Les plus grands événements sportifs du monde auraient été ciblés, alors que pour la plupart, beIN, le plus grand acheteur mondial de droits sportifs, en avait acquis les droits de diffusion.

Dans le cas de la rediffusion des matchs de Premier league,  le piratage consistait en la redirection via Arabsat, un opérateur régional de satellites dont l’Arabie saoudite est le plus grand investisseur, le flux beIN qui était ensuite marqué du logo ‘’beoutQ’’. En septembre, une enquête financée par la FIFA, des confédérations et un groupe de grandes ligues européennes de football, dont la Premier League ; avait conclu «sans conteste» qu’Arabsat avait joué un rôle important dans l’opération de piratage. Mais, les efforts pour intenter des poursuites judiciaires en Arabie saoudite, avaient échoué parce qu’aucuns cabinets d’avocats dans le royaume, n’avaient accepté de représenter les organisations concernées.

‘’beIN’’ veut bloquer le deal sur Newcastle

Du coup pour la compagnie qatarie, il était inconcevable qu’alors que la question de ‘’beoutQ’’, n’était pas résolue, qu’un accès aussi important soit donné aux intérêts saoudiens. «Pourquoi est-ce important? Non seulement l’acheteur potentiel de Newcastle United a nui aux revenus commerciaux de votre club et de la Premier League, mais l’héritage du service illégal continuera de vous affecter», aurait écrit en substance Al-Obaidly dans la lettre adressée aux clubs. « Lorsque la saison de Premier League recommencera dans les mois à venir, tout le contenu des chaînes de la ligue continuera d’être facilement et illégalement disponible » avait-il ensuite asséné.

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Cependant, très peu de choses auraient été dites publiquement à propos de la vente de Newcastle United. Mais Fin janvier, le Wall Street Journal révélait pour la première fois des pourparlers entre le très secret propriétaire de Newcastle, Mike Ashley, et un consortium dirigé par la femme d’affaires anglaise Amanda Stavelely, dans lequel le Fonds d’investissement public saoudien serait le plus gros investisseur, avec une participation de 80%. En outre selon la presse britannique, le consortium aurait déjà versé un acompte de  19,5 millions d’euros sur les 345 millions d’euros exigés.

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