Au Bénin, le gouvernement a décidé de rouvrir les écoles malgré la pandémie du coronavirus qui sévit dans le pays. Les organisations syndicales ne goûtent pas beaucoup à cette décision surtout qu’elles n’ont pas été consultées par l’exécutif. Pour le syndicaliste Alexandre Adjinan, il y a un risque de propagation à grande échelle du virus dans les conditions actuelles de reprise des cours. L’invité de l’émission Actu Matin de Canal 3 Bénin ce mercredi 13 mai n’a pas manqué de justifier son point de vue. A l’en croire, il n’est pas possible de respecter les mesures de distanciation sociale dans les établissements publics.
« Il n’est pas possible qu’on ait dans toutes les salles des effectifs de moins de 50 apprenants » a-t-il fait savoir. Et même si l’effectif était moindre, les classes ne sont pas conçues de manière à respecter la distanciation sociale. Lorsque vous prenez un banc d’1m 20, si deux apprenants s’asseyent dessus, il n’y a pas vraiment une distance d’un mètre entre eux deux fait remarquer M Adjinan. Il dénoncera ensuite l’absence de masques de protection pour les apprenants.
« Aucun acteur n’est dépisté surtout au secondaire »
« Au bout de 48 heures nous avons constaté que les apprenants sont venus dans les établissements sans masques. Lorsque vous interrogez ces apprenants, ils disent qu’ils attendent le gouvernement parce que l’exécutif a effectivement promis de distribuer des masques. Dans l’Atlantique c’est quand le ministre a décidé de visiter le CEG1 d’Abomey- Calavi qu’on a envoyé des masques qui n’ont pas suffi » a révélé le syndicaliste. Il assure qu’il n’y avait pas de masques dans plusieurs autres établissements. De plus, « aucun acteur n’est dépisté surtout au secondaire. Les enseignants se sont rendus disponibles pour ça mais il n’y a pas eu de programmation » dénonce-t-il.
Pour M Adjinan c’est comme si le gouvernement a une formule magique pour savoir qui est porteur du virus parce que ni les apprenants, ni les enseignants ne sont dépistés. Quand on lui demande si les cours ont effectivement repris dans toutes les classes,, il ne répond pas la négative parce que plusieurs de ses collègues ont refusé d’aller dans les classes de plus de 50 apprenants.
C’est une façon pour eux de respecter les mesures du gouvernement qui refuse le regroupement de plus de 50 personnes, apprécie-t-il. Rappelons que le gouvernement doit normalement rencontrer les centrales et confédérations syndicales demain jeudi 14 mai.
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