Le ministre français de la santé, Olivier Véran, a répondu aux accusations du professeur marseillais Didier Raoult, qui avait critiqué le Conseil scientifique national et ses « conflits d’intérêts », au cours de son audition devant la Commission d’enquête de l’Assemblée nationale. Lors d’un entretien accordé à une chaîne de radio française, ce vendredi 26 juin 2020, le ministre de la Santé a rejeté les accusations de conflits d’intérêt. Il a dénoncé « des accusations ad hominem », tout en renvoyant, entre autres, aux déclarations publiques d’intérêts, ayant été signées par les membres du Conseil scientifique. « [Elles] engagent ceux qui les signent et sont par définition publiques » a-t-il déclaré.
Il « n’y a eu aucune intention cachée »
Quand la journaliste a pointé du doigt le fait que ces déclarations pourraient être incomplètes, le ministre a déclaré qu’il « n’y a eu aucune intention cachée ou directe d’aucun membre du Conseil scientifique pour nous pousser à prescrire quelque traitement que ce soit, y compris le remdesivir ». Notons qu’au cours de son intervention au Parlement français, le professeur Didier Raoult, qui défend l’utilité de la chloroquine face au coronavirus, avait évoqué des liens entre les laboratoires Gilead qui produisent le remdesivir, un antiviral envisagé pour traiter le virus, et des membres du Conseil scientifique.
Le ministre « mal entouré »
« Quand j’ai parlé pour la première fois de la chloroquine, j’ai été menacé à plusieurs reprises par celui qui a reçu le plus d’argent de Gilead depuis six ans » avait-il laissé entendre. Il avait estimé que le ministre de la santé avait été « mal entouré », concernant la gestion de la crise sanitaire. S’agissant des tests à réaliser, il avait dit ne pas approuver « la décision qui a été prise de ne pas généraliser les tests. Dès le début de mars, l’OMS a recommandé de tester tous les gens qui étaient suspectés d’être au contact du Covid-19. On avait les moyens de le faire ».