Crinum ornatum de la famille des amaryllidaceae. Les amaryllidaceae sont une sous-famille de plantes monocotylédones populaires souvent considérées comme des plantes ornementales à bulbes. Crinum ornatum aux longues feuilles en forme de ruban produit de belles fleurs d’un rose pâle vitreux ou blanches avec une bande rose plus foncée parfois cramoisis le long de chacun de leurs segments amaryllidaceae. Ces fleurs sortent à la base des feuilles. Crinum ornatum sont des herbes terrestres pérennes dont certaines racines grossissent de sorte à former des bulbes que l’on retrouve essentiellement dans les zones tropicales ou pantropicales. Elle se développe bien en zones humides, le long des cours d’eau (rivières, lacs) tout comme dans les galeries forestières, les forêts rivulaires ou les savanes.
On retrouve cette belle herbe très connue en Afrique : au Bénin, Nigéria, au Burkina Faso, au Niger, au Ghana, au Congo, au Burundi, comme en Centrafrique. Elle demeure une plante d’une taille maximale de 1 m de haut mais facile à cultiver comme l’ail. Cette plante porte plusieurs noms selon les cultures : anolisabala en Éwé, zogbesabulè en Mina, sulu en Fon, ishumêri en Yoruba. Les travaux de Lawal et al ont révélé en 2015 les teneurs élevées de valeurs nutritionnelles du crinum ornatum en lipides bruts, protéines brutes, en fibres brutes, alcaloïdes (lycorine, crinamine), en glucides et en antioxydants puissants (Oloyede et al., 2014). La valeur énergétique de cette plante bulbeuse est également considérable. Le dépistage phytochimique de quelques bulbes a démontré une composition significative en alcaloïdes, saponines, tanins, flavonoïdes (52.40% > à celui de l’ail), différents glycosides, huiles volatiles et stéroïdes. En plus d’être une belle plante ornementale, crinum ornatum peut également être considérée comme une des épices potentielles de cuisine qui a des vertus médicinales.
Double potentialité : médicinale et culinaire
Les avantages aromatisants du crinum ornatum ne sont plus discutables même si certaines épices et arômes sont encore secrètes en Afrique. Son exploitation dans les cuisines est à encourager. Aussi incroyable que cela puisse paraître valeur énergétique du bulbe de crinum ornatum est supérieure à celle de l’allium sativum, l’ail. En appliquant de la poudre des feuilles calcinées les savants en Afrique centrale aident à soulager les patients des troubles liés au leprostatique, une pathologie. Dans le cas d’une conjonctivite, le suc des feuilles du crinum ornatum ramollies est exprimé et mis en instillation sous forme de gouttes dans les yeux. Trois gouttes sont recommandées (Ku Mbuta et al., 2012). Toutefois en cas de la maladie de l’éléphantiasis la décoction des feuilles sert de liquide de cuisson à la bouillie de Fuku (à base de manioc) que l’on administre au patient régulièrement.
Herbe exceptionnelle
Plusieurs travaux scientifiques comme ceux de Oyedele et al en 2010 ont révélé également les propriétés antiépileptiques, anticonvulsifs du crinum ornatum. On l’utilise effectivement au Bénin pour aider à la guérison de l’épilepsie. Crinum ornatum contribue à améliorer la protection physiologique contre les troubles de la constipation tout en ayant un effet sur les maladies cardiaques, car sa composition en fibres solubles baisse les niveaux de cholestérol (Krishnamurthy et al., 2012). Le mauvais cholestérol est responsable de l’obstruction des artères qui bloque la circulation sanguine et provoque les troubles cardiaques. Cette herbe possède également des propriétés antibactériennes intéressantes (Adesanya et al., 1992). D’autres études agronomiques du Congo ont révélé également que les bulbes broyés du crinum ornatum permet de traiter la gale.
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