Dans le cadre de la tradition annuelle du débat d’orientation budgétaire dans la perspective du budget de l’Etat 2021, le ministre de l’Economie et des finances Romuald Wadagni s’est expliqué, ce lundi 29 juin au parlement, sur la course à l’endettement du Bénin. Devant les députés, le ministre a fait remarquer que par rapport au débat sur la dette, il faut toujours se poser ces deux questions : à quoi ça sert et quelle est la qualité de la dette ? Selon lui, depuis 2016, il y a un fait que le gouvernement du Bénin essaie de respecter.
Sur 100 % de dépenses, il s’assure que ce que le gouvernement dépense pour faire fonctionner l’Etat, payer les salaires, payer les pensions, faire fonctionner les institutions ne dépasse pas la moitié du budget et que l’autre moitié soit consacrée à l’investissement. «Nous ne prenons pas de la dette pour payer les salaires ou faire des dépenses générales », a précisé Romuald Wadagni. Pour ce qui est de la qualité de la dette, le ministre rappelle que depuis 2018, le Bénin a fait le l’opération de reprofilage. A l’en croire, «il faut raisonner en termes de net ». Il estime que ce n’est pas le montant qu’on regarde mais, plutôt, l’évolution nette parce que bien souvent, «nous faisons des opérations pour améliorer la qualité de notre portefeuille de dettes ». Autrement dit, «nous allons chercher de l’argent moins chers pour rembourser les dettes qui sont là et qui sont chères ».
PIB révisé
La course à l’endettement du Bénin est souvent justifiée par les observateurs par le fait des difficultés de trésorerie surtout avec la fermeture de la frontière par le Nigéria. Mais, le ministre a expliqué qu’ils ont révisé le PIB. Selon lui, «le paramètre qui évalue combien de volume de richesse est produit au plan national ». Avec la nouvelle méthode, «on a revu tous les calculs ». En 2015, «on avait à peu près 6700 milliards de PIB ». En 2019, «nous sommes arrivés à 8400 milliards de PIB ». Ça veut dire que sur quatre ans, «on a créé 1700 milliards de plus de richesse ».En ce qui concerne les dépenses et prêts nets de l’Etat, selon le rapport de la commission des finances du parlement, ils se sont établis à 1 225,9 milliards FCFA contre 138,1 milliards FCFA en 2017, soit une diminution de 7,0 %. D’après le rapport fait à la plénière, cette diminution des dépenses publiques est en lien avec l’option faite par le gouvernement de contenir les dépenses courantes au profit des dépenses d’investissement et d’impliquer de plus en plus le secteur privé dans la réalisation des investissements publics. Globalement, le déficit budgétaire, dons compris, est ressorti en pourcentage du PIB à 0,5 % en 2019 contre 4,3 % en 2017.
Le Bénin dans les clous
Le déficit budgétaire est en dessous de la norme communautaire de l’UEMOA qui est de 3,0 % depuis 2018, d’après le rapport de la commission des finances parlementaire. Ainsi, l’encours de la dette publique en 2019 s’est établi à 3 46,6 milliards FCFA, soit 41,2 % du PIB contre 2927,4 milliards FCFA en 2017. De ce fait, le rapport indique que le Bénin respecte les différents critères de viabilité de la dette. Le ratio d’endettement public du Bénin reste largement en dessous du seuil de 70 % fixé pour les pays de la zone UEMOA. Le niveau de ce ratio reflète la bonne gestion de la dette publique et la marge de manœuvre d’endettement dont dispose le Bénin pour le financement des projets de développement.
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