La porte-parole du gouvernement français, Sibeth Ndiaye, a déclaré avoir fait « l’expérience du racisme », dans une tribune publiée ce samedi 13 juin 2020, par un média français. « Le problème du racisme en France n’est pas réglé. Mais nous pouvons le faire refluer au prix d’un combat inlassable, économique et social, démocratique et républicain, qui doit redevenir l’honneur de la France » a-t-elle laissé voir. Elle a proposé aux Français à rouvrir de « manière apaisée et constructive le débat autour des statistiques ethniques » ainsi que de « revenir avec force aux outils de lutte contre les discriminations raciales ».
La France a fait de l’universalisme la base de ses lois
Sibeth Ndiaye a appelé à avoir un débat public sur certains sujets, qui faisaient encore hier l’objet de discussions, et qui sont devenus aujourd’hui tabous, « sans sombrer dans les habituels procès d’intention ». La femme politique a estimé que la France a fait de l’universalisme, la base de ses lois. « Mais, à ne pas pouvoir mesurer et regarder la réalité telle qu’elle est, nous laissons prospérer les fantasmes » a ajouté Sibeth Ndiaye. La porte-parole du gouvernement a également estimé que les Français doivent ainsi se « reposer la question de la représentativité des personnes de couleur dans la vie publique, politique, économique et culturelle de notre pays ».
Les statistiques ethniques interdites par la France
Pour elle, tous les Français doivent revenir avec virulence aux outils permettant de lutter contre les discriminations raciales, sans pour autant les confondre avec les outils de lutte contre la discrimination sociale. Notons que, contrairement aux nations anglo-saxonnes, la France a interdit les statistiques ethniques, les quotas et les politiques ciblées. Par ailleurs, de nouvelles manifestations pour dénoncer le racisme et les violences policières, sont organisées ce samedi dans l’Hexagone. Pour mémoire, le locataire de l’Elysée s’est montré « favorable de manière pragmatique à multiplier le testing, la réponse pénale, et le ‘name and shame’ » (nommer et blâmer), pour les sociétés qui pratiquent la discrimination à l’embauche.
En 2015, l’ancien Premier ministre Manuel Valls avait relancé la question des statistiques ethniques, mais le président de l’époque François Hollande s’était affiché plus réticent sur le sujet.
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