A l’occasion du 60e anniversaire de l’accession à la souveraineté nationale de la République démocratique du Congo, le président de la République, Félix Tshisekedi lors d’une allocution télévisée, a mis en garde toutes les forces politiques du pays en affirmant qu’ « aucune majorité politique ou parlementaire, d’où qu’elle vienne, ne peut outrepasser les principes fondateurs de la République. » A en croire le chef d’Etat issu de l’opposition, il n’admettrait en aucun cas, une réforme du statut des magistrats, au cœur d’une grosse polémique, que les députés pro-Kabila, majoritaires à l’Assemblée, veulent faire adopter.
« Je n’accepterai sous aucun prétexte des réformes dans ce secteur qui, par leur nature et contenu, viendraient porter atteinte à des principes fondamentaux régissant la justice », a mis en garde le président. Il « estime que les réformes dans ce secteur doivent être dictées, non par le souci d’assurer la protection d’une personne ou d’un groupe de personnes, mais plutôt par le souci d’apporter plus d’efficacité au fonctionnement de la justice ».
La Cenco et Washington inquiets
En effet, deux parlementaires du Front commun pour le Congo (FCC), le parti de l’ex-président, défendent trois propositions de loi sur le statut des magistrats et l’organisation des juridictions. Des lois qui d’après les députés de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti du M. Tshisekedi, risquent de mettre en péril « l’indépendance de la magistrature ». De même, la conférence des évêques du Congo ainsi que l’ambassade des Etats-Unis, sont également inquiètes pour la neutralité de la justice. Au sein du gouvernement où le Premier ministre et la majorité des ministres sont des membres du FCC, les propositions de lois ont déjà provoqué une crise, comme l’arrestation et l’audition par le parquet samedi, du ministre de la Justice, Tunda Ya Kasende.
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