Bénin : 7 ans de prison pour avoir rendu aveugle une femme lors d’une dispute

Au tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey-Calavi, la première session criminelle de l’année 2020 a démarré hier lundi 27 juillet 2020. Le premier dossier inscrit au rôle est une affaire de coups et blessures volontaires suivis de séquelle permanente. L’accusée reconnue coupable des faits qui lui sont reprochés, a écopé de sept ans de réclusion criminelle. Elle doit verser à la victime Reine Kpossou, partie civile, une somme de huit millions de francs CFA en réparation du préjudice subi. et à 8 millions de francs CFA en réparation du préjudice subi par la victime.

Les faits remontent à mai 2015 aux environs de 18 h un soir à Abomey Houmey dans la commune de So Ava. Une dispute a éclaté entre Agnès Hounkpatin et Reine Kpossou, au sujet de la disparition, quelques jours plus tôt, du téléphone portable de la victime. Agnès Hounkpatin a versé de la soude qu’elle utilise pour préparer le savon, au visage de son adversaire. L’accusée ne s’est pas arrêtée là. Elle a porté des coups à la victimes. Malgré les soins, Reine Kpossou n’a plus retrouvé la vue jusqu’à ce jour. L’accusée mise en détention depuis le 17 décembre 2015 elle a reconnu les faits. Mais, elle a nié toute intention cr**nelle devant le tribunal de première instance de deuxième classe d’Abomey-Calavi. Pour elle, il y a une main invisible derrière cet incident.

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Du ministère public

Le ministère public représenté par maître Aubert Kodjo,  dans son réquisitoire a indiqué que même si l’enquête de moralité plaide pour l’accusée, la loi doit être respectée et la justice faite. Alors, il relève les éléments légal, matériel et intentionnel qui lui font dire qu’il s’agit bien de une infraction prévue à l’article 709 du Code pénal.  Selon maître Aubert Kodjo, l’intention criminelle se déduit de l’impassibilité de l’accusée devant la douleur de la victime. Il suffit de mesurer l’ampleur des sévices que l’accusée a infligés à la victime. Il a requis 8 ans de réclusion criminelle et invité le tribunal à recevoir la constitution de partie civile et à condamner l’accusée à verser les dommages-intérêts.

De la défense

L’avocat de l’accusée Me Brice Zinzindohoué brandi les déclarations des personnes interrogées et l’enquête de moralité qui traduit toute la sympathie et la sociabilité de l’accusée.  Il a invité  le tribunal à constater le remords de l’accusée et les témoignages favorables, à considérer la fille de l’accusée née pendant que sa mère était déjà en détention et qui n’est pas scolarisée et est rejetée par la société au même titre que sa mère. Selon lui, «Agnès a suffisamment payé pour la bêtise qu’elle a commise… ». Il reconnait que «ne pas la punir serait un mauvais message pour la société ». Mais «je vous demande de la punir en étant juste, de la punir au temps passé en détention ». C’est donc après avoir délibéré que le tribunal de première instance d’Abomey-Calavi statuant en matière criminelle a reconnu Agnès Hounkpatin coupable de coups et blessures ayant entraîné une infirmité permanente, notamment la perte des yeux.

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