C’est un secret de polichinelle. Au Bénin, les organisations syndicales n’ont droit qu’à dix jours de grève dans l’année depuis quelques années. C’est par une loi votée par l’Assemblée nationale que ce moyen d’action syndicale a été considérablement réduit. Même si Noël Chadaré estime que c’est un recul, il pense que cet état de choses n’a pas réussi à inquiéter les centrales et confédérations syndicales.
La grève n’a pas besoin de s’éterniser pour déranger un régime. « Même si on a 10 jours, il suffit de faire une journée de grève bien préparée, une journée ou deux. Une journée de grève suffit pour mettre en difficulté un pouvoir » a t-il déclaré. Le syndicaliste estime cependant que les 6 centrales et confédérations ne comptent pas recourir aux mouvements de débrayage pour le moment.
Elles préfèrent se retrouver autour d’une table avec le gouvernement afin de discuter parce que même après la grève, on finit toujours par prendre langue avec le pouvoir qui n’est pas considéré comme un adversaire. Il souhaite aussi que le gouvernement ne les regarde pas en chien de faïence et les consulte tout au moins sur des sujets concernant les travailleurs, parce que dit-il, ce n’est pas ce qui se passe actuellement.
« Nous avons le sentiment qu’on ne nous consulte pas » a laissé entendre Noël Chadaré. Il faut dire qu’il n’est pas le seul syndicaliste à déplorer cet état de choses. Anselme Amoussou, le patron de la Confédération des Syndicats automnes du Bénin avait déjà critiqué ce côté de l’exécutif. Le gouvernement agit comme s’il a la science infuse disait-il alors qu’il était interrogé il y a quelques semaines sur les mesures prises par l’exécutif pour atténuer les effets socio-économiques de la Covid-19.
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