Turquie : des dirigeants d’Amnesty accusés de terrorisme

kremlin.ru CC BY 4.0

Ce vendredi, Amnesty International Turquie déclarait dans un communiqué que plusieurs de ses anciens dirigeants avaient été condamnés pour « terrorisme » par un tribunal d’Istanbul « dans une affaire reflétant une pression officielle croissante sur la société civile ». Le cas de ces militants, était le dernier d’une répression généralisée de la dissidence en Turquie à la suite d’une tentative de coup d’État ratée en 2016. Une répression qui avait vu des centaines de personnes jugées et aggravé les divisions politiques au sein du pays.

Erdogan renforce la répression

Quatre militants des droits humains ont été reconnus coupables, ce vendredi, pour leur lien présumé avec le mouvement Gülen auquel le coup d’État de 2016 avait été attribué. L’un des accusés, Taner Kilic, qui avait déjà dirigé Amnesty Turquie, a été reconnu coupable d’être membre d’une organisation terroriste et condamné à six ans et trois mois de prison. Les trois autres personnes militants, Ozlem Dalkiran, Idil Eser et Gunal Kursun, ont, eux, été condamnées pour « assistance à une organisation terroriste » et à 25 mois de prison.

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Trois années durant, ces militants d’Amnesty International avaient clamé leur innocence quant aux accusations qui étaient portées contre eux. Cependant pour des observateurs, les accusations seraient sans fondement et les procès feraient partie d’un système arbitraire dirigé par le président Recep Tayyip Erdogan et qui avait ciblé les défenseurs des droits humains pour mettre fin à l’activisme de la société civile.

Selon Andrew Gardner, chercheur d’Amnesty International sur la Turquie, ces condamnations étaient une « parodie de justice aux proportions spectaculaires (…) un coup fatal non seulement pour Taner, Ozlem, İdil et Gunal et leurs familles, mais pour tous ceux qui croient en la justice et au militantisme en faveur des droits humains en Turquie et au-delà ». Cependant Ankara n’avait délivré aucun ordre de détention à leur encontre, ils étaient donc libre de leurs mouvements en attendant l’aboutissement de la procédure d’appel, et cela pouvait prendre des années.

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