Comme certains observateurs avertis de la vie politique ivoirienne l’ont pressenti après le décès du premier ministre Amadou Gon Coulibaly le 8 juillet dernier, le résident Alassane Ouattara (78 ans) a décidé d’être candidat pour briguer un troisième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire. Il évoque un «cas de force majeure » pour justifier son revirement, lui qui avait annoncé en mars laisser la main aux jeunes générations. Le camp Ouattara estime que le président est en droit d’être à nouveau candidat puisqu’ avec la nouvelle constitution, les compteurs sont remis à zéro.
L’opposition exprime sa déception et pense que c’est anticonstitutionnel. Moussa Touré, directeur de la communication de Guillaume Soro aux micros de RFI estime que l’annonce est sans surprise. Pour lui, le président de la République «a préparé l’opinion pour ça depuis le décès du premier ministre Amadou Gon Koulibaly ». Il en veut pour preuve, «le bal des chefs traditionnels, des rois venus le supplier ». Donc, pour lui, «cette annonce n’est nullement une surprise ». Mais il attendait mieux du président Alassane Ouattara qui, à l’en croire, «a toujours donné de lui, l’image d’un homme d’Etat ». Et en la matière, en se présentant comme candidat, «il viole la constitution de la République de Côte-d’Ivoire ».
Double violation de la constitution
Pour Moussa Touré «ceci est inacceptable ». «Monsieur Ouattara ne peut pas être candidat à un troisième mandat », insiste Moussa Touré. Donc, «monsieur Ouattara, en violation de la constitution décide d’être candidat ». Mieux, «monsieur Ouattara en violation également de cette même constitution, décide de bloquer ceux que la constitution autorise à être candidat ». Il pense en l’occurrence à Laurent Gbagbo et à Guillaume Soro, «tous les deux qui se trouvent en exil de fait ». Pour rappel, l’ancien président Laurent Gbagbo se trouve en liberté conditionnelle en Belgique et Guillaume Soro vit en exil en France. Ce dernier a été condamné à 20 ans de prison par la justice ivoirienne peu après sa déclaration de candidature pour la présidentielle d’octobre 2020.
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