La Cour de répression des infractions économique et du terrorisme (CRIET) a condamné, le samedi 4 avril 2020, à 20 ans de réclusion criminelle et à 500 millions FCFA d’amende l’ex-directeur général du Fond national de microfinance (FNM) et ancien ministre des finances, Komi Koutché. Quelques mois après cette sentence, l’ancien ministre de la communication a brossé le sujet, ce vendredi 28 août 2020, lors du lancement de son essai politique ‘’Ma Version’’.
La CRIET a retenu contre Komi Koutché, les faits de détournement de deniers publics et d’abus de fonctions. Elle a en revanche acquitté l’ancien ministre des chefs d’inculpation d’enrichissement illicite, de blanchiment de capitaux et de corruption dans les passations des marchés publics. Lors de son intervention à la cérémonie de lancement du livre, Komi Koutché a souligné que c’est une parodie de justice qui sévit aujourd’hui au Bénin. Mais, même dans cette parodie de justice, «j’ai été acquitté pour corruption, j’ai été acquitté pour enrichissement illicite, j’ai été acquitté pour blanchiment d’argent ».
En revanche, «j’ai été condamné pour détournement ». Mais, «jusqu’aujourd’hui, je ne sais pas ce que j’ai détourné ». Mieux, il soutient n’avoir pas géré les fonds lors de son passage à la tête de la FNM. «Je n’avais jamais été signataire des chèques du Fonds national de micro finance ou de micro crédits », relève-t-il. Il soutient que «c’est le ministre des finances, le ministre de la micro finance et le directeur du trésor qui remettent l’argent ». Alors, «comment je peux détourner quelques choses que je ne gère pas ? ». Mieux, il rappelle que les textes de la République disent que c’est l’agent comptable qui a le contact avec l’argent. Mais, «l’agent comptable a été acquitté et je suis le seul à être condamné ».
Le Bénin des uns contre les autres
Komi Koutché pense que cela ne l’empêche pas d’avancer. Et le plus important aujourd’hui, «ce sont les préoccupations de notre pays ». Pour lui, il faut travailler à refermer le fossé qui se creuse entre les Bénin. Selon lui, ce fossé fait qu’aujourd’hui, au Bénin, «vous avez deux catégories de Béninois ». Il indique qu’il y a une première catégorie qui vit dans l’opulence absolue et «qui dirige une économie exceptionnellement performante avec des performances seulement orientées vers l’endettement ». Et il y a une deuxième catégorie de Béninois qui se suicide tous les jours, qui meurt de faim.
D’ailleurs, il précise que «nous n’avons jamais enregistré autant de suicide et de mort au niveau de notre police républicaine ». Pourtant, «c’est la même police qu’on envoie frapper les jeunes lorsqu’ils sortent pour dire : nous souhaiterions que ça change ». Komi Koutché se demande «si les enfants d’un pays qui sont des jeunes ne peuvent pas dire à leur papa, ça ne va pas, il faut nous regarder, qui vient viendra encore le dire ? ». A en croire l’ancien ministre, l’autre Bénin c’est également celui dans lequel des officiers sont prêts «à tirer sur des gens pour maintenir leurs postes ». Le Bénin des uns contre les autres, c’est celui dans lequel ceux qui gouvernent aujourd’hui pensent qu’ils sont sur un chemin de non-retour et qu’il faut à tout prix tout faire pour se maintenir au pouvoir.
«Talon va (….) entrer dans la liste des anciens présidents du Bénin »
Alors, l’homme assure que les torts qui lui ont été faits, ne l’empêche pas d’aller de l’avant. Et donc, il se met aux côtés de la Résistance Nationale afin de mener le combat pour la restauration de la démocratie. Il pense que «le président Patrice Talon dans quelques mois va entrer dans la liste des anciens présidents du Bénin ». Et, «il semble déjà qu’il (Talon) est une école ». «Bientôt, quand il sera aux côtés de ses ainées le président Soglo et le président Yayi, il deviendra une académie », indique avec ironie Komi Koutché. Il poursuit «nous allons travailler pour leur montrer qu’après le pouvoir nous sommes tous des Béninois et qu’on peut faire autrement pour continuer à maintenir notre vivre ensemble, notre diversité ethnique qui est sérieusement mise à mal aujourd’hui ».
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