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Un voleur de poulets, n’écoute pas les prières du poulet

Il existe à Zanzibar en Tanzanie un long chapelet de proverbes Swahili (comme dans des centaines d’autres ethnies africaines) sur le vol une action condamnée par la société depuis des siècles avec virulence. En Afrique, l’éducation, pilier de la structure sociale rejette complètement le vol comme le mensonge. Ainsi, la répétition étant pédagogique il n’est pas rare d’entendre les parents, les aînés ou la famille éduquer constamment les plus jeunes dans ce sens en réitérant des proverbes. Exprimé parfois en anglais sur la toile : « the chickenthief does not listen to the chicken’s prayer », ce proverbe en langue d’origine swahili se traduit comme suit : « mwizi wa kuku hasikilizi maombi ya kuku ».

Le poulet est la volaille de consommation régulière retrouvée dans la majorité des communautés du monde et africaines en plus qu’il est facile à élever. D’ailleurs un proverbe africain rappelle aisément aux mémoires que là où le coq chante, il y a un village, afin de préciser la présence commune ou fréquente de cet animal presque domestiqué. La mention de voleur de poulets est par contre faite pour préciser qu’il peut s’agir de n’importe quel type de vol même de base sans être nécessairement une volaille, soit un œuf par exemple. En revanche, le fait de mentionner les prières du poulet, interpelle la conscience du voleur dont il ne fait visiblement pas usage. En fait, l’animal étant un être vivant, il aurait souhaité ne pas se faire prendre de la sorte ou se faire enlever de son cadre naturel de vie, ou se faire ainsi dépouiller. Le voleur qui le prive de cette façon n’a jamais tenu compte des préoccupations ou des vœux de ce bien (poulet) qui ne lui appartient pas ou de son propriétaire. Il ne tient nullement compte de quelques besoins de l’être qu’il dérobe ou à qui il dérobe un bien.

Dans ce proverbe, les sages tiennent à mentionner à l’interpellé, à leurs héritiers et ceux qui l’entendent qu’il ne faut jamais s’attendre d’un voleur ou d’un malhonnête qu’il ait à cœur le bien-être de la personne à qui il dérobe un bien quelconque ou un bien aussi banal qu’un poulet. Notons que ceci peut nous rappeler également ce vieux dicton qui affirme qui vole un œuf volera un bœuf.

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