Mimosa pudica du nom scientifique est une plante d’origine tropicale que l’on retrouve souvent dans les formations végétales de l’Afrique entière. On l’appelle aussi la sensitive à cause de sa haute sensibilité au moindre frôlement ou choc (mouvements, vent, pluie, le toucher), qui entraîne une fermeture systematique de ses feuilles. Il s’agit d’un phénomène appelé en botanique la thigmonastie en environ 3 à 4 secondes dans le cas du Mimosa pudica. Hormis ce nom, on la connaît sous d’autres dénominations chez les Pygmées du Gabon rine bodji ou tsoni, nana aberewa au Ghana. D’ailleurs selon l’intensité, la plante va rétracter pas seulement ses feuilles mais aussi ses folioles, puis toute la plante. En effet, cette plante à forte capacité de reproduction, fait partie des végétaux sensitifs.
Alors lorsqu’elle perçoit un danger Mimosa pudica rétracte ses feuilles, baisse ses tiges et en sort des piques pour se protéger face à certains mouvements. À ce titre il est difficile d’entrevoir ses épines mais bien qu’il s’agisse d’un végétal à base ligneuse, tiges herbacées rampantes mimosa pudica est capable de grimper grâce à ses épines. La plante devient plus épineuse au stade adulte. C’est une plante rampante tropicale qui ne tolère pas les températures froides mais qui se développe bien de 40 cm jusqu’à 1 m de longueur. Elle produit des fleurs sessiles roses durant la saison pluvieuse et des fruits à gousses avec des piquants aux bords.
Composition et propriétés biologiques du mimosa pudica
Elle est dominée par la présence de tanins, stéroïdes, alcaloïdes, triterpènes et de glycosides de flavonoïdes et des C-glycoflavones. Une analyse plus approfondie révèle de la : mimosine7 (toxique), norépinéphrine, bufoténine, tryptamine. On a isolé aussi du bêta-sitostérol, du D-pinitol, et de la crocétine.Mimosa pudica est connue par son action sédative. D’ailleurs, elle possède des propriétés anticonvulsivantes, diurétiques et calmantes.
Usages thérapeutiques connus
À Madagascar, les femmes exploitent le mimosa pudica pour aider à traiter l’aménorrhée en buvant la décoction de la plante entière sur une durée de 2 à 3 jours du début des règles pendant les menstrues (Ranarijona, H. et al., 2009). Au Ghana, les populations ashantis l’utilisent pour traiter le paludisme en l’associant dans une décoction avec les feuilles d’émilia sonchifolia et euphorbia hirta (Komlaga, G. et al., 2015). Sinon sous forme de bain, les feuilles écrasées de mimosa pudica sont trempées et mélangées avec le rhizome du zingiber officinale et des graines de piper guineense.
Toutefois, son usage thérapeutique le plus connu est le traitement de l’hémorroïde. On applique tous les 2 jours localement par voie anale de la poudre des feuilles séchées. Par ailleurs en cas de leucorrhée, les feuilles de mimosa pudica sont associées aux racines de croton zambesicus, graines of Garcinia cola, les feuilles d’Acacia nilotica, les graines d’Aframomum melegueta, et une petite quantité de potasse sont moulus puis mélangés dans une bouillie froide (Olowokudejo J. et al., 2008). Sinon, accompagnée de formulations on lui prête des vertus spirituelles tels que porte bonheur, chance et apaisement. Par ailleurs, Daruty, C. (1886) affirme que mimosa pudica intervient aussi dans le traitement de plusieurs autres pathologies tels que : laryngite, angine et gravelle.
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