Au début de sa tournée, à Savè le jeudi 12 novembre 2020 le président de la République, Patrice Talon a déclaré «je suis venu ce matin demander pardon. Un enfant bien élevé ne sait que demander pardon quelles que soient les circonstances ». En plus, une fois à Parakou, il a demandé aux sages et têtes couronnées d’œuvrer pour la réconciliation entre Boni Yayi et lui. Cette demande de réconciliation de Talon a fait réagir le Collectif pour la sauvegarde de la démocratie au Bénin (CSDB) avec sa Coordination générale de la Résistance béninoise dans la Diaspora.
Le CSDB avec sa Coordination générale de la Résistance béninoise dans la diaspora prend note de la demande de pardon et de réconciliation du président Talon au peuple béninois et plus spécifiquement aux populations de Savè, Tchaourou et Parakou dont plusieurs fils avaient été fauchés par les balles de la soldatesque et plusieurs corps toujours saisis et gardés par le pouvoir de la Rupture. Dans un communiqué, le CSDB relève des exigences minimales qui sont des préalables à toute véritable réconciliation. Et pour le CSDB, répondre favorablement à cette demande de réconciliation du président sans ces préalables, «c’est tourner le dos aux désirs, souffrances et aux aspirations du peuple et oublier tous nos martyrs et toutes nos victimes ». Au nombre de ces préalables, il faut faire le point des morts et blessés, des disparus, des suites des répressions militaires, notamment des mois de février, avril et des 1er et 2 mai 2019 à Kilibo, Savè, Kandi, Tchaourou, Cotonou.
Annulation des procès politiques
Il faut livrer les corps des personnes qui ont perdu la vie aux parents pour leur inhumation digne et respectueuse de leurs coutumes ancestrales et l’annulation de l’amnistie accordée aux responsables de ces crimes de sang et leur jugement devant un tribunal indépendant. Le CSDB estime qu’il faut diligenter une «enquête sur tous les cas de persécutions, enlèvements, arrestations, emprisonnements et agressions physiques des opposants et activistes du web la fin de ces agissements dans le pays », et mettre fin à la chasse contre les opposants politiques et le retour des exilés politiques. Parmi les préalables il y a également «l’annulation de tous les procès politiques tenus à ce jour et la fin de ces procédures judiciaires arbitraires et iniques qui bafouent les droits des accusés à une pleine et entière défense », et la «libération immédiate des personnes détenues pour raison politique, et camouflées sous motif de droit commun tels METONGNON Laurent et ses Co-accusés, etc ».
Fin des poursuites contre les exilés
Le CSDB estime qu’il faut mettre aussi fin aux poursuites policières qui contraignent plusieurs filles et fils du pays à vivre dans la clandestinité et la fin et l’annulation de toutes les lois qui créent l’apatridie au Bénin, l’abrogation de toutes les lois scélérates et liberticides. La suppression de la CRIET comme instrument de répression politique et la réparation des dommages commis en général et en particulier la réparation des énormes dégâts commis lors de la funeste et cynique opération de déguerpissement font également partie des préalables. Aussi, il faudra aussi la délivrance de tous les papiers d’existence légale à tous les partis politiques existants et sans exclusion ; la Convocation et la tenue d’un Forum de Réconciliation avec la présence sur le sol national de tous les acteurs de la vie politique du pays pour décider ensemble d’un nouveau Contrat de vivre ensemble dans la Justice, l’égalité, le bien-être et la démocratie.
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