Un accrochage a eu lieu entre le ministre français de l’Intérieur, Gérald Moussa Darmanin, et la présidente du Rassemblement National (RN), Marine Le Pen. Les faits se sont déroulés dans l’après-midi de ce mercredi 03 février 2021, à l’Assemblée Nationale, lors de la clôture de la discussion générale concernant le projet de loi « séparatisme ». Au cours de sa prise de parole, la cheffe de file du parti d’extrême droite français a critiqué le projet de loi du gouvernement.
« Ce projet de loi est une occasion loupée »
Selon elle, les efforts consentis par le gouvernement ne sont pas suffisants. Marine Le Pen a pris ses 5 minutes de temps de parole pour lister les « lacunes » du texte gouvernemental, tout en estimant qu’il s’agit d’un projet dont « les changements de nom successifs sont la triste illustration de vos reculades politiques ». Elle a ainsi fait référence à la disparition du mot « islamisme ». Pour la dirigeante du RN, « ce projet de loi est une occasion loupée », alors que « dans la guerre contre les islamistes, chaque minute compte. Car eux continuent d’avancer méthodiquement leurs pions ». S’adressant encore à Gérald Darmanin, Marine Le Pen a ajouté que : « Beaucoup de mesures de votre texte vont s’appliquer à tous, alors que les risques qu’elles ont pour objet de prévenir ne concernent les agissements que d’une faible minorité […]. De notre côté nous avons déposé un texte pour lutter exclusivement contre cette minorité qui diffuse et impose cette idéologie islamiste ».
« De la démagogie sur un thème aussi essentiel »
Après avoir critiqué le texte gouvernemental, Marine Le Pen a choisi de quitter l’Assemblée. C’est à ce moment précis que Gérald Darmanin a décidé de lui répondre. « Personne ne penserait à faire de la démagogie sur un thème aussi essentiel. Personne ne viendrait proposer des choses complètement contraires au droit fondamental de la République » a-t-il d’abord déclaré avant de poursuivre : « Vous parlez d’islamismes, mais vous ne les définissez jamais. Vous expulsez des gens que vous ne désignez même pas. On pensait que vous étiez dans un monde de construction. En fait vous restez fidèle au débat d’entre-deux-tours où l’on a vu la compétence manifeste de votre présidente. C’était plus le grand méchant flou que le grand méchant loup ».
Pour le ministre, le RN ne joint pas les actes aux paroles, en ayant notamment refusé de voter en faveur de la loi renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme. « Vous êtes comme les médecins de Molière, qui évoquent en tribune des médicaments, mais que vous refusez de prendre parce que ce serait liberticide » a-t-il martelé.
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