Il n’est pas issu du milieu du renseignement américain. Ce n’est également pas un politique encore moins un militaire. Celui que Joe Biden veut propulser à la tête de la CIA (Central Intelligence Agency) est un diplomate de carrière. Il n’a fait que ça pendant 33 ans jusqu’à sa retraite en 2014. William Burns , ancien numéro 2 de la diplomatie américaine était ce mercredi devant la commission du renseignement du Sénat. Il a été auditionné par les membres de cette commission qui doivent valider sa nomination.
L’attitude « prédatrice du gouvernement chinois »
Au cours de cette séance de questions-réponses, William Burns qui connaît bien la CIA pour l’avoir côtoyé à plusieurs reprises dans l’exercice de ses fonctions, a évoqué la Chine qu’il considère comme la plus grande menace des Etats-Unis. « Notre plus grand défi géopolitique » sur une scène internationale, de « plus en plus concurrentielle », est l’attitude « prédatrice du gouvernement chinois » a-t-il déclaré devant les sénateurs. Il accuse l’empire du milieu de renforcer méthodiquement ses capacités de vol de propriété intellectuelle, de répression de son peuple et de harcèlement de ses voisins.
Pékin étendrait même son pouvoir dans le monde et construirait son influence au sein de la société américaine, croit-il savoir. De son point de vue, prendre de l’avance sur la Chine sera essentielle pour la sécurité de l’Oncle Sam dans les prochaines décennies. Il faudra pour cela se doter d’une stratégie à long terme claire, soutenu par la CIA et le gouvernement étayée par une réforme intérieure et un renseignement fiable. William Burns a déjà annoncé qu’il travaillera pour la supériorité technologique des Etats-Unis dans le renseignement. Il misera beaucoup sur l’utilisation de l’intelligence artificielle. Ce sera de son point de vue, un élément clé de sa mission.
Il aimerait recruter des agents qui s’expriment en mandarin
Inutile de rappeler que ces dernières années, l’empire du milieu s’en est pris à la CIA en démantelant un réseau d’espions de l’Agence en Chine. Pékin a également réussi à convaincre un certain nombre de diplomates et d’agents américains de travailler pour lui. Dans l’exercice de ses fonctions futures Burns aimerait recruter des agents qui s’expriment en mandarin. Rappelons que l’ancien diplomate de 64 ans remplacera Gina Haspel à la tête de la CIA si sa nomination est approuvée par le Sénat.