Interpelée le 3 mars 2021 à Porto-Novo puis inculpée par la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), Reckya Madougou ne reconnaît pas les faits qui lui sont reprochés. Elle a confié la lettre à ses conseils dans la semaine du 8 mars 2021. Ses conseils préparent activement sa défense et, selon Jeune Afrique, ils comptent saisir d’autres juridictions hors du Bénin pour que justice soit faite pour leur cliente.
Dans une lettre manuscrite, selon Jeune Afrique, Reckya Madougou ne reconnaît pas les faits à sa charge. La candidate recalée à l’élection présidentielle du 11 avril prochain reconnaît avoir remis de l’argent à son proche mis en cause dans l’affaire présumé de terrorisme, Georges Sacca. Mais, cette somme est pour un appui sollicité par Georges Sacca dans le cadre de la mobilisation pour la précampagne pour la présidentielle. L’ancienne ministre de justice de Boni Yayi a donc, pour cette précampagne, remis une somme de 15 millions de FCFA à son proche inculpé mais, relève qu’il n’a jamais été «convenu avec Georges Sacca de quelque assassinat ni terrorisme ».
Dans une sortie médiatique le 4 mars dernier, le procureur spécial auprès de la CRIET, Mario Métonou a informé que Georges Sacca et le Colonel Ibrahim Mama Touré ont été arrêtés à Parakou. Ces deux personnes auraient effectué une transaction financière le vendredi 26 février 2021 conformément à un accord convenu pour déstabiliser le processus électoral en course. Selon le procureur spécial, de l’aveu du Colonel à la retraite Touré, il est question de commettre le meurtre d’une autorité influente de Parakou sur l’axe routier emprunté régulièrement par l’autorité en question. Un autre meurtre devrait être perpétré lors de l’inhumation de cette autorité. Dans sa lettre, Reckya Madougou indique : «lorsque nous avons été entendus à la CRIET le 5 mars, Georges Sacca et moi avions la même raison au sujet de l’objectif des fonds alors même que nous ne nous sommes pas vus depuis nos arrestations ». Elle révèle que Georges Sacca a affirmé n’avoir remis qu’un million de francs CFA au colonel Touré Mama, afin d’aider la fille de ce dernier qui serait au Maroc dans le cadre de ses études.
Saisir les instances judiciaires hors du pays
Le journal panafricain parle aussi de ce que prévoit la défense de Reckya Madougou. La mise en cause en plus de s’attacher des services de Me Renaud Agbodjo et de Me Nadine Dossou, deux avocats Béninois, a aussi sollicité un avocat Français, Me Mario Stasi. Et ce dernier travaille à sensibiliser les médias internationaux à la situation de l’ancienne ministre du Bénin. Il intercède aussi auprès du personnel politique en France et en Europe et travaille également à mener la bataille devant les instances judiciaires internationales. La défense de Reckya Madougou veut porter l’affaire devant les instances judiciaires sous régionales et régionales. Appréhendée le 3 mars 2021 sur le pont de Porto-Novo après un meeting du Front pour la restauration de la démocratie, Reckya Madougou a été gardée à vue à la Brigade criminelle avant d’être présentée au procureur spécial près la CRIET qui l’inculpe pour «financement du terrorisme dans la nuit du 5 mars dernier. Elle est déposée à la prison civile d’Akpro-Missérété cette même nuit. Depuis, elle y séjourne en attendant le procès.       Â
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