La candidate recalée du parti Les Démocrates, Reckya Madougou a tenu un meeting avec le candidat du FRD à Porto Novo où elle a raconté par le menu les raisons de l’acharnement du régime de la Rupture contre son parti les démocrates et contre les candidats de l’opposition en général. Voici l’intégralité de sa déclaration au cours de ce meeting qui a finalement débouché sur son interpellation dans des conditions rocambolesques.
(VERBATIM) «Monsieur le président du Front ! Monsieur le président des Démocrates ! Messieurs les présidents des partis qui composent le front ! Chers camarades militants, bonsoir ! Nous avons déjà la victoire. Nous avons déjà arraché le pouvoir à Patrice Talon. Ces jours sont comptés au pouvoir. Dieu l’a écrit parce que Dieu n’aime pas l’injustice. Quand il a commencé l’injustice, son pouvoir s’est arrêté à ce moment précis. Qu’est-ce qui leur arrive depuis que les Démocrates ont choisi leur duo ? Qu’est-ce qui arrive au régime en place depuis que les démocrates ont désigné Reckya Madougou comme présidente. Ils ont quoi ? Me voilà moi, ce n’est que moi. Tous les jours, ils m’intimident, ils me menacent, ils m’injurient. Ils m’envoient leurs guignols de député, ils envoient leurs guignols de maire. Ils n’arrêtent pas de raconter leurs élucubrations. La démocratie pour laquelle nous nous sommes tous battus ne chavirera pas. Elle a chaviré dans leurs mains. Mais, elle ne chavirera pas dans l’esprit que nous avons, nous tous en notre sein. Cet esprit-là qui est guidé par Dieu. C’est Dieu qui a voulu qu’en face de Patrice Talon qu’il y ait une nouvelle génération qui ne se laisse pas corrompre.
Il se croit plus malin que tout le peuple. Ce régime pense que sa ruse peut embarquer tout le monde dans le déluge. Ils n’ont jamais imaginé un seul instant que pendant qu’ils semaient la zizanie entre nous, que pendant qu’ils essayaient de nous tirer à gauche à droite, Joël Aïvo et moi, on se parlait. On les laissait croire à ce qu’ils voulaient. On les laissait dire et faire dire. On les laissait insister sur le fait que l’opposition est divisée et que le Front a deux candidats. Mais, ils oublient que nous sommes des braves gens. Ils oublient que nous avons aussi un parcours. Ils oublient que nous sommes des personnalités qui sommes connues à la fois au Bénin et ailleurs. Et donc, que nous en avons à revendre. Parce qu’ils pensaient que nous aurions un candidat. Imaginez-vous bien, et si nous faisions une élection et si nous avions un second tour et que nous avions un seul candidat. On aurait fait comment ? Eux, ils ont multiplié les candidatures en leur sein et c’est nous qui irions en candidature unique ? Ils ont eu tort de penser que c’est seulement leurs mamans qui ont fait des enfants intelligents. Mieux, le pouvoir a pensé qu’en donnant le récépissé aux Démocrates et en se contentant de choisir ces candidats au sein des démocrates, le tour aurait été joué.
Parce que l’expérience de FCBE leur a fait un grand mal. Qu’on dise que les partisans de Boni Yayi n’ont pas participé aux législatives, ça leur a fait un grand mal. J’étais là dans les discussions à l’international. Chaque fois, on leur demandait mais pourquoi les partisans de Boni Yayi n’ont pas participé. D’où la nouvelle ruse de se dire, on va donner le récépissé aux démocrates mais en interne, on va susciter nos candidatures. Mais là encore, les démocrates ont déjoué leur ruse. Arrive un troisième larron au dernier moment qu’ils n’ont pas prévu. Parmi les démocrates, ils avaient leur plan A, leur plan B, leur plan C, leur plan D. Et c’est le plan Z qui est sorti. Mes chers amis pour vous dire que la politique ne sera plus jamais comme avant au Bénin. Ils font leur loi mais nous avons-nous-mêmes nos convictions que nous saurons défendre jusqu’à notre dernier souffle. Mes Chers compatriotes, mes chers frères et sœurs, n’avez-vous pas remarqué que vous avez beau avoir un parcours professionnel linéaire dès lors que vous devenez opposant au Bénin ou candidat face à ce régime, vous devenez subitement terroriste ? Vous n’avez pas remarqué ça ? Subitement, c’est-à-dire ceux-là même qui magnifiaient, qui admiraient votre parcours qui vous félicitaient même quelques semaines plus tôt pour votre parcours, subitement, ils découvrent en vous des actions de terroriste et commencent à interpeler tout le monde autour de vous. Et finalement, en préparant le terrain et en venant vers vous.
Je les attends. Qu’ils viennent me chercher. Parce que c’est eux les terroristes politiques. C’est eux les terroristes politiques. C’est eux qui terrorisent leur peuple. C’est eux qui nous terrorisent. Alors, les terroristes ce n’est pas dans nos rangs ? Ce n’est pas les honnêtes citoyens que ces juges de la CRIET et autres, la justice aux ordres qui invente, qui passe toutes ces journées à calomnier à monter des affabulations grotesques contre des honnêtes citoyens. Chacun d’entre vous, préparez-vous à être leur prisonnier. Mais nous serons leur prisonnier pour délivrer ce pays s’il le faut. Mais, nous irons jusqu’au bout. Chaque jour que Dieu fait, ils pillent ce pays. Chaque jour que Dieu fait, ils violent les lois dans ce pays. Chaque jour que Dieu fait, ils violent la démocratie. Mais, ce sont les honnêtes citoyens qui croupissent derrière les prisons de Missérété et que sais-je encore. Est-ce normal ? Ayons une pensée pour nos frères qui sont emprisonnés et réclamons leur libération immédiate. La paix se construit dans les deux sens. Il n’est pas question de brimer tous les jours ses compatriotes et de chanter une campagne de paix. La paix se construit. Il faut être deux pour construire la paix. Ce sont deux parties qui construisent la paix. On ne vous vole pas et de l’autre côté, on vous demande le calme et la paix. Il n’y aura pas de paix tant que le pouvoir n’aurait pas enclenché des pas de paix. Nous voulons la paix.
Nous nous battons pour la paix. Mais, nous utilisons toutes les voies démocratiques qui sont à notre portée pour justement les combattre mais avec la dernière rigueur qu’il faut. Pourquoi ? Parce que, en vérité, ils agitent la peur derrière nous. En vérité, ils agitent des manipulations. En vérité, ils nous poussent aux soubresauts possibles. Mais, ce qu’ils ignorent, il y a toujours quelques personnes que Dieu désigne et choisit pour affronter même les plus puissants bulldozers. C’est ce qui est en train de se passer. Assurez-vous, je peux sortir d’ici, qu’ils m’attendent, qu’ils me prennent. Mais, je sais que vous allez continuer le combat. C’est déjà parti. Chaque jour, je leur dis, je sais ce que vous préparez. Je sais ce que vous voulez faire de moi, de nous puisque vous avez déjà commencé à prendre les militants des démocrates. Mes chers frères et sœurs, le Bénin a appris à vivre ensemble. Nos ethnies sont tellement mélangées. Nous avons tellement des familles qui sont des familles, excusez-moi, multicolores, multiethniques dans nos pays. Mais, avec ce pouvoir, on commence à savoir qui est du Nord, qui est du Sud, qui est d’Abomey, qui est de Parakou etc. j’ai mal au cœur de vous dire qu’aujourd’hui, ma ville natale Parakou est pratiquement sous état de siège. Est-ce que c’est normal ? L’une des plus grandes villes de ce pays, pourquoi ? Qu’est-ce que Parakou a fait ? Simplement parce que Parakou a une fille qui est candidate. Parce que justement on malmène cette fille, on suppose ou on présuppose que Parakou va réagir. On envoie des centaines et des centaines de forces de l’ordre à Parakou.
Ne touche pas à ma démocratie ! Ne touche pas à mon élection !
Aujourd’hui le parti ‘’Les Démocrates’’ subit des assauts incroyables. Aujourd’hui, nous sommes à près de trois, pour ne pas dire trois interpellations au sein du parti et tenez-vous tranquilles, toutes ces interpellations issues de la même ville, Parakou, dans le cadre de cette élection présidentielle là. Trois déjà. Et mieux, je partage avec vous le niveau d’injustice de notre justice à la solde du pouvoir. Pendant une semaine d’audition, on écoute un détenu pendant une semaine, il n’a jamais été question d’association de malfaiteurs ni de terrorisme. Au contraire, ils cherchent, on pose des questions. On ne trouve rien et subitement, on le présente une semaine après auprès du procureur spécial, très très spécial de la CRIET. Et subitement sortie de nulle part, de son imagination fertile à laquelle les Béninois sont maintenant préparés, que finalement il s’agirait d’association de malfaiteurs et de terrorisme. C’est-à-dire un individu qui de lui-même s’est levé, sans avocat, s’est même porté devant ce procureur spécial pendant même que tout le monde lui disait, n’y va pas, ils t’enferment, c’est ce qu’ils font. Parce que c’est ta candidate, c’est Madougou qu’ils cherchent, n’y va pas. Il dit mais je ne me reproche rien, je n’ai rien fait. Pourquoi je n’irai pas. Je répondrai de cela.
Cela fut son erreur de croire encore à la justice de son pays parce que, on l’écoute pendant huit jours, il n’a jamais été question ni de près ni de loin d’association de malfaiteur. Malfaiteur pour quoi ? Réclamer la démocratie, réclamer des élections inclusives, c’est cela être malfaiteur ? Et finalement, ça se transforme même en terrorisme. Et j’apprends, le frère Hounvi que vous connaissez très bien, je ne le connais pas personnellement mais j’entends son audio. Ce matin j’ai entendu un audio, mais j’ai déjà entendu parce que parmi eux-mêmes, ils nous soufflent des informations, que justement cette nouvelle qualification de malfaiteur et de terrorisme, c’est pour venir vers moi. Puisque l’association, c’est plusieurs personnes. Donc, si on prend nos gens et qu’on commence déjà à les qualifier de coupables d’association de malfaiteurs, vous voyez très bien avec qui, ils se sont associés. Mais, on les attend. On les attend.
Joël Aïvo, prépare-toi. Bientôt, tu seras aussi mon co-terroriste. Et nous les co-terroristes, nous irons déloger nos terroristes politiques. Vous savez, le sens de ma candidature, je veux vous le dire aujourd’hui. Ils se croient plus malins que tous. Ils oublient que l’une des déterminations que j’ai eus pour m’engager dans cette élection c’est en leur rang que cette détermination a été suscitée. Le sens de ma candidature et je tiens à le partager avec vous, c’est pour vous. Et parce que c’est dans leur propre sein, ce sont leurs députés qui ont fait un groupe pour venir me voir en disant « vraiment ce qui se passe est très grave. Mais nous te connaissons courageuse. Viens nous délivrer de cette bande qui nous assaille depuis longtemps. »Et vous avez vu, cette candidature-là, exprès, j’ai voulu démontrer avec mes amis les démocrates que en face de nous les gens sont de mauvaise foi.
Et que ce qu’ils déclarent, ce qu’ils disent, ils n’ont jamais en vérité qu’il en soit ainsi. C’est pour cela que nous avons mis un point d’honneur tout comme le candidat des démocrates, à ce que nos dossiers soient le plus parfait possible. Nous leur avons même donné nos pauvres 50 millions ‘’cadeau’’. Pour dire que, ils ne pourront pas venir après clamer que vous voyez, ce sont des candidatures qui n’ont même pas de quoi régler la caution. Nous l’avons fait exprès. Et nous avons montré que c’est au niveau du parrainage qui est leur subterfuge monté de toutes pièces, qu’ils ont tenu en main l’élection qu’ils ont braquée notre élection et qu’ils l’ont gardé en main mais qu’on va leur arracher. Parce que, en tout été de cause, il y aura une élection inclusive au Bénin. Vous avez vu comment j’ai démonté leur machin de parrainage là.
Nous l’avons démonté en leur propre sein. Parce que c’est leurs propres députés qui étaient même prêts à lire une déclaration. Ils ont commencé à les menacer et c’est le député, l’honorable Souwi seul qui a eu le courage, de les affronter. Un ban pour Souwi. Aujourd’hui, l’honorable Souwi est traqué. Mais, il n’a pas peur. Il dit je l’ai fait pour mon pays et je trouve que c’est une belle manière de se racheter vis-à-vis de ce pays. Et c’est grâce à Souwi et beaucoup d’autres qui n’ont pas le courage de vous le dire mais qui nous le disent en off, c’est grâce à Souwi qu’on a démantelé toute leur manigance. Vous donnez des fiches de parrainage à des gens. Ils signent mais ils ne savent pas qui ils ont parrainé. Vous avez vu ça où ?
C’est pour ça que lorsque nous avons fait un recours au niveau de la Cour constitutionnelle et que la Cour constitutionnelle a entendu Souwi et nos avocats, nos avocats leur ont demandé d’expertiser les écritures sur les parrainages puisque c’est un document personnel et individuel. Comment se fait-il que, un député aujourd’hui découvert du jour au lendemain qu’il a parrainé le chef de l’Etat alors qu’il n’a jamais voulu le parrainer. Vous voyez donc que tout ce qu’ils ont monté autour de cette élection n’a été que subterfuge, manipulation, manigance. Et pour terminer, je voudrais vous dire qu’ils ont beau tout faire qu’ils ont beau nous acculer, ils ont beau monter des dossiers contre nous, ils ont beau nous traiter de terroristes, ils ont beau nous acculer par tous les moyens, l’élection aura lieu et avec nous.
Je vous remercie ».
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