France : des professeurs accusés d’islamophobie, enquête ouverte

Juge - avocat

Le terme  »islamophobie », a été popularisé à la fin des années 1990, et fait référence à des attitudes ou émotions négatives aveugles dirigées contre l’islam ou contre les musulmans. L’islamophobie est depuis devenue un terme générique plus utilisé pour décrire « les préjugés, les sentiments négatifs et l’hostilité envers l’islam et les musulmans ». L’islamophobie, selon les experts peut avoir pour base des a priori sur l’islam en tant que religion ou des a priori sur les musulmans en tant que groupe culturel et ethnique. Les idées islamophobes dépeignent l’islam et les musulmans comme une menace existentielle pour les non-musulmans.

En France, depuis les attaques de 2015, le terme est devenu un concept de politique sociale, qui fait encore plus débat depuis le meurtre de Samuel Paty en octobre dernier. Ce samedi, les autorités judiciaires de la ville de Grenoble, ouvraient une enquête sur des « propos islamophobes » et des « injures publiques » qui ont eu lieu dans le cadre universitaire de Sciences Po Grenoble.

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Une enquête bidirectionnelle

Ce samedi, le procureur de la ville de Grenoble, une commune en région Rhône-Alpes dans le sud-est de la France, décidait de l’ouverture d’une enquête sur des faits en relation avec l’Islamophobie à l’Institut d’Etudes Politiques de Grenoble (Sciences Po Grenoble).  Depuis le meurtre en octobre dernier du professeur de français du collège du Bois-d’Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, par un musulman d’origine tchétchène, la question de l’islamophobie dans les établissements scolaires et universitaires est devenue une question sensible.

Aussi lorsqu’il est apparu que sur le tableau d’affichage de l’université privé était apparue des injures publiques à l’encontre de deux professeurs, l’administration n’avait pas hésité à en référer aux autorités. Le procureur de la ville, Eric Vaillant, avait donc décidé d’ouvrir aussitôt une enquête. Une enquête d’abord pour découvrir les auteurs de ces insultes publiques, mais aussi et surtout sur ce qui avait motivé ces injures. Car si c’étaient des propos islamophobes des deux professeurs, qui avaient induits ces réactions publiques, ils seraient aussi coupables que les étudiants qui avaient proféré ces injures publiques.

Cependant  cette enquête bidirectionnelle du procureur ne faisait pas l’unanimité et avait été fortement critiquée en ligne avec de nombreuses personnalités politiques comme, Marine Le Pen, Laurent Wauquiez ou Bruno Retailleau. Pour ces derniers, la sécurité des professeurs devrait la priorité du procureur, par la découverte sans délai des étudiants qui avaient proféré ces injures.       

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