En République centrafricaine, ancienne alliée de la France, Moscou gagne du terrain, ceci au détriment de Paris. La Russie apporte de plus en plus de soutien militaire au pays pour lutter contre la rébellion. Il y a quelques jours, dans un entretien accordé au JDD, le président Français Emmanuel Macron a évoqué la naissance de sentiments anti-français en Centrafrique, instrumentalisée, selon lui, par un groupe militaire privé lié à la Russie.
« Ce discours anti-français permet de légitimer une présence de mercenaires prédateurs russes au sommet de l’État avec un président Touadéra qui est aujourd’hui l’otage du groupe Wagner » a déclaré le président. Après la sortie, il y a également quelques jours, du film russo-centrafricain «Touriste», la France et la communauté internationale se sont encore montrées plus inquiets de la présence russe en RCA. Cette présence russe dans le pays qui n’arrange guère la France, aurait poussé Paris à suspendre certaines de ses aides à Bangui.
»Rediscuter et voir comment on peut faire autrement »
« La République française a annoncé la suspension de certains appuis financiers », à la RCA, a déclaré la ministre centrafricaine des Affaires étrangères, Sylvie Baïpo-Temon dans un entretien accordé au média russe Sputnik. Bien qu’évoquant des difficultés de la France à continuer à apporter ces aides, la chef de la diplomatie centrafricaine semble ne pas être convaincu par cet argument. « Je comprends les difficultés mais ces appuis sont nécessaires pour la RCA. Si cette suspension se justifie par les difficultés que la France rencontre, il nous faut rediscuter et voir comment on peut faire autrement », a déclaré la ministre remettant en cause la sincérité de Paris.
« Ce qui est important, c’est de ne pas escalader les tensions »
Pour ce qui semble actuellement être un malentendu entre la France et la RCA, Sylvie Baïpo-Temon estime qu’il faudra aller au dialogue pour ne pas escalader les tensions. « Dans tout lien, dans toute relation, vous pouvez avoir des incompréhensions, des malentendus mais ce qui est important, c’est de ne pas escalader les tensions, plutôt d’aller vers l’apaisement et surtout vers la discussion. Il faut s’entendre, il faut s’écouter, il faut travailler ensemble » a déclaré la diplomate.
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