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Talon – Yayi : « C’est un pas décisif dans le processus de dégel de la crise » (R. Boni Ouorou)

Jadis ardent pourfendeur du régime Talon, Richard Boni Ouorou est devenu depuis quelques jours un demandeur de paix et de dialogue. Il est d’ailleurs l’un, sinon le seul Béninois à appeler ces derniers jours au dialogue et à la paix. Sa voix a été entendue puisque le mercredi 22 septembre dernier, le président Talon a reçu son prédécesseur Boni Yayi à la Marina. A Lomé où il se trouve, il a salué cela comme «un pas décisif dans le processus de dégel de la crise » et appelé tous les acteurs politiques et les citoyens à abandonner le radicalisme et privilégier les postures de réconciliation.

Fortement critiqué ces dernières semaines, annoncé comme un transfuge de l’opposition qui aurait rejoint Talon à coût de dizaines de millions, Richard Boni Ouorou n’est guère horripilé par ces attaques. A la limite, il s’en moque, les prenant pour des tentatives de sabotage de sa personne par des gens mal intentions. « Ce n’est pas sur les réseaux sociaux que je vais me défendre. Ce que je suis est bien connu et ceux qui le savent me font témoignage. Je n’ai pas besoin d’aller dans la boue avec eux », affirme le politologue dont la variation de positions – critique hier envers le pouvoir et conciliant aujourd’hui- lui valent de vives critiques. Il s’en explique par son souci de voir son pays retrouver les voies de la démocratie et de l’Etat de droit et de l’inclusion financière.

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« Pendant cinq ans, on a combattu Talon avec brutalité et violence. On l’a traité de tous les noms mais qu’avons-nous gagné ? Nos compatriotes sont morts, certains sont en prison. Le pouvoir s’est radicalisé. Voulez-vous qu’on continue avec ça ?  Non, il faut changer. Je ne me camperai pas sur une position qui s’est révélée improductive. Ce que j’ai fait n’est pas un revirement, mais une continuité de la même lutte mais avec plus intelligence », confie ce politologue proche de Justin Trudeau, premier ministre du Canada. Son souci principal est de permettre à ce que les Béninois aient plus de liberté, qu’ils aient le droit de critiquer les actions du gouvernement sans être traités de terroristes.

Qu’ils puissent participer à des élections organisées de manière transparente et inclusive et de mener n’importe quelle activité économique qu’il veut. Pour lui, on ne peut plus continuer à suivre les radicaux, les extrémistes qui sont loin du pays et qui ne proposent rien d’autre que le statu quo et l’immobilisme. « Il n’y a pas de problème sans solution. C’est pourquoi nous parlons de dégel », affirme-t-il.

Pour lui, une rencontre qui contribue à la solution 

C’est depuis Lomé où il passe ses vacances que Richard Boni Ouorou a suivi la rencontre entre Patrice Talon et son prédécesseur Boni Yayi. Bien qu’il ait été le premier à demander cela, il n’en revendique pas la paternité. Pour lui, ce sont les efforts de tous les Béninois épris de paix qui ont contribué à cela. Il dit comprendre la position de ceux qui s’y opposent mais pour lui, « Ce qui s’est passé est historique. Nous le voyons dans les pays de la sous-région. On a connu une crise, une série de crises. Le peuple béninois a appelé au dialogue. Mais on a vite compris qu’il y a deux acteurs politiques majeurs qui détiennent une partie de la clé du dégel alors nous avons tous de nos vœux appelé à leur rencontre, pas que cette rencontre est la solution mais qu’elle participe à la solution. Cette nuance est très importante. Ce qui s’est passé est un pas décisif dans le processus qui va aboutir à un réel dégel ». 

Richard Boni Ouorou qui dit n’avoir pas d’ambition politique pour le moment  travaille pour le retour de la paix au Bénin mais  son opinion sur le régime Talon n’a pas changé. « Ce n’est pas parce que j’œuvre pour la paix et la réconciliation que je ne reconnais pas qu’il y a des dérives totalitaires dans mon pays et par conséquent ma voix  ne peut mieux porter que si je suis à l’extérieur », conclut le politologue bénino-canadien.

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Une réponse

  1. Avatar de SuperLatif
    SuperLatif

    Il faut neutraliser ces deux enfants gates, capricieux pour un vrai degel.

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