Les militaires sont de retour ! Après les nombreux putschs qui ont suivi les indépendances, les hommes en armes ont décidé de sortir, une fois encore des casernes, en masse. Des chemins balisés comme le disent certains par la situation sécuritaire, les ressentiments des populations envers les dirigeants jugés incapables de gérer les pays, mais aussi un profond sentiment anti-politique française en Afrique. Un cocktail qui sert bien les intérêts des hommes en armes, et dessert ceux des dirigeants civils. Car actuellement, il fait pas bon d’être pro-france dans un pays en proie au terrorisme.
Il ne fait pas bon d’être en civil dans un pays sahélien serait-on tenté de dire, si le cas guinéen ne sortait pas du lot. Le glaive, ou plutôt la mitraillette des hommes en armes n’est jamais loin. Mais à la grande différence des coups d’état post indépendance, les nouveaux coups d’état 2.0 se font sans effusion de sang, du moins, les dirigeants ont la vie sauve. Ils ont même la possibilité de se faire soigner à l’étranger s’ils font profil bas après leur départ. Ce n’est pas Alpha Condé qui dira le contraire.
CEDEAO et France ne font plus peur
Les menaces de la CEDEAO et celles de la France et de la communauté internationale ne semblent plus effrayer les militaires. Pourquoi auraient donc t-ils peur, puisqu’ils bénéficient d’un soutien solide au sein de la population, seul gage de leur légitimité. Et depuis que l’allié russe se déploie aux côtés des militaires qui veulent bien de lui, plus rien n’effraie ces derniers. Imprudente, la France a tenu un discours sur le dossier malien qui l’a encore plus enfoncée aux yeux des africains au détriment des russes. Toutefois, les populations devraient savoir que l’arrivée des militaires ne saurait être productive si ils ne s’attellent pas à la tâche sécuritaire, mais aussi économique.
Il ne suffira donc pas juste de les acclamer, mais de trouver un moyen de contrôler leurs actions. Après les militaires des années post-indépendances, voici donc ceux des périodes terroristes (tout au moins). Les sanctions de la CEDEAO déjà non appliquées par la Guinée, pourraient être aussi rejetées par le Burkina Faso. De quoi les rendre encore plus inefficaces que prévu. Ne serait-il pas temps pour l’organisation de discuter avec les militaires ? La question reste posée.
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