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Meeting bis des travailleurs vendredi prochain : le gouvernement béninois sous pression

Photo : Présidence du Bénin

Pour un coup d’essai, c’était un coup de maître. La première manifestation des travailleurs de l’administration publique béninoise post-vote de la loi limitant le droit de grève à 10 jours par an le vendredi dernier à la Bourse du travail de Cotonou a été un succès. Le secrétaire général de la Confédération des syndicats autonomes CSA-BÉNIN initiateur de cette manifestation a donc réussi son pari. Devant une foule impressionnante, il a délivré son message. « Ce rassemblement doit être perçu comme le cri de cœur des citoyens qui ont mal, qui sont mal dans leur pouvoir d’achat qui n’en est plus un, dans leur statut de parent devenu incapable d’assumer le minimum à la maison qui sont mal dans leur dignité d’époux », a-t-il déclaré.

Il n’a pas manqué de souligner le mécontentement des travailleurs face «  au non paiement des arriérés de salaire, le refus du gouvernement à réunir la session de négociations pour trouver des solutions réalistes du mal être individuel et collectif ». Et le dispositif policier était à la hauteur de l’événement. Un long cordon de policiers encadrait le mouvement jusqu’au départ du dernier manifestant. Le message est il passé ?  Le gouvernement a-t-il été réceptif à l’appel de ses travailleurs ? Bien malin celui qui pourra le savoir. En tout cas, il n’y avait aucun représentant officiel du gouvernement à ce meeting pour se prononcer. Et à ce jour, aucune réaction des autorités pour rassurer les travailleurs de la prise en compte de leurs doléances n’a été enregistrée.

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Il faut dire que le gouvernement n’était pas favorable à cette manifestation pour des raisons diverses. On avait d’ailleurs craint que ce mouvement d’humeur ne puisse être toléré. Aujourd’hui le doute est levé. Quant à la suite à donner aux  travailleurs pour l’allègement de leurs souffrances,  elle reste attendue. Car depuis l’annonce en décembre dernier d’une augmentation salariale, les travailleurs ne voient rien sur leurs fiches de paie alors même que les prix des denrées alimentaires ne cessent d’augmenter dans les marchés. Et leur marge de manœuvre reste également très faible, le gouvernement n’étant pas encore prêt à faire un pas de plus en dehors des deux mesures prises à savoir : l’interdiction de l’exportation des intrants agricoles et l’instauration de redevances à l’exportation de certains produits. Comme si cette manifestation ne suffit pas, la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (CSTB) veut rentrer dans la danse.

La centrale de Kassa Mampo, première organisation des travailleurs du Bénin, projette une autre manifestation le vendredi 25 février prochain, toujours à la Bourse du travail et pour les mêmes revendications. Selon celui-ci, il s’agit de protester contre « l’abattement des salaires, la kyrielle de taxes sur les produits de premières nécessités, le licenciement massif programmé déguisé en départ volontaire comme à la SBEE, le maintien et l’élargissement du mode esclavagiste d’emploi des travailleurs sous le statut d’aspirant ». Les travailleurs ne décolèrent donc pas. Et on s’attend à une mobilisation encore plus forte des travailleurs. Car pour eux, il s’agit d’une question de survie tout simplement. Le gouvernement lui non plus ne veut pas bouger d’un iota. Pendant ce temps, les populations souffrent le martyre. C’est la mévente sur les marchés et la détresse dans les ménages. Dans un contexte mondial caractérisé par l’envolée du prix du pétrole et du gaz doublée de la crise sanitaire du Covid 19, aucun pays n’est à l’abri de soubresauts sociaux. Les mouvements sociaux signes indicateurs d’un mécontentement généralisé ne doivent pas être pris à la légère. Le gouvernement et les travailleurs intimement liés par le pacte social doivent urgemment trouver des solutions idoines.

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