Le Mali vient de lancer un nouveau grand défi à la France. Au lendemain de l’annonce faite par la France et ses partenaires européens du retrait de leur force du Mali, Bamako a demandé à Paris « retirer sans délai » ses forces du pays. D’après le communiqué du porte-parole du gouvernement de la transition qui a été lu ce vendredi 18 février à la télévision nationale, le colonel Abdoulaye Maïga, a qualifié l’annonce du désengagement français de « violation flagrante » des accords entre les deux pays.
Pour le porte-parole de la junte, les résultats des neuf ans d’intervention de la France au Mali « n’ont pas été satisfaisants ». « Au regard de ces manquements répétés (aux) accords de défense, le gouvernement invite les autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes », a déclaré le colonel Maïga.
Il y a « de manipulations dans tout cela »
Cet ordre intimé par le Mali intervient alors que le président français Emmanuel Macron ait déclaré jeudi que le retrait se déroulerait sur quatre à six mois. Les relations entre les deux pays se sont fortement détériorées après que l’armée malienne a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 2020, puis a défié les appels à rétablir rapidement un régime civil. Le retrait français après près d’une décennie devrait également voir la plus petite force de forces spéciales d’Europe Takuba, créée en 2020, quitter le Mali.
Jeudi, Emmanuel Macron accusé la Russie de financer des activistes pour répandre des sentiments antifrançais sur les réseaux sociaux. Le président ivoirien Alassane Ouattara au micro de RFI a également affirmé qu’il y a « de manipulations dans tout cela ». Sur LCI vendredi, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a affirmé que le « problème majeur » du Mali « n’est plus la lutte contre le terrorisme ».
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