Après des mois de tension en Ukraine, les bruits de bottes ont succédé aux tirs de canons et de missiles. Le président russe Vladimir Poutine a décidé de lancer une offensive armée le jeudi 24 février. Le chef du Kremlin a brutalement clos la séquence diplomatique en lançant l’invasion de son voisin, une guerre unanimement condamnée par la communauté internationale. Au cinquième jour des affrontements, plus de 352 personnes dont 14 enfants ont été tuées depuis le début des hostilités selon le ministère de la santé.
Moscou ne donne aucune information quant à son bilan militaire. L’exode est massif. Plus de 400.000 civils sont sur les routes en direction des pays frontaliers de l’Ukraine. A terme on estime que plus de sept millions d’Ukrainiens vont fuir leur pays. Et ce n’est pas tout. L’union européenne et les États-Unis ont déclenché un train de sanctions sans précédent contre la Russie. Ils ont interdit l’accès de ce pays à leurs marchés financiers. Certaines banques russes ont été exclues du réseau Swift. Pour la première fois de son histoire, l’UE va financier l’achat et la livraison d’armes et d’autres à l’Ukraine. De nouvelles sanctions sont déjà prévues et entreront en vigueur au fur et à mesure de l’évolution du conflit.
Même si certains observateurs estiment que la portée de toutes ces sanctions sera limitée par la capacité de résilience de l’économie russe, elles isoleront pour longtemps le pays de la marche du monde économique. Tout le week-end écoulé, des milliers de personnes aux couleurs jaune et bleue ont défilé dans les rues de plusieurs pays de l’Europe, aux États-Unis, en Australie et même en Iran pour dénoncer l’invasion de l’armée russe. Mais en Afrique, c’est le calme plat ou presque. Certes, le sujet est sur les lèvres de quelques clients des bars et buvettes qui papotent devant des bouteilles de bière et dans certains ménages les familles en discutent en suivant les dernières images en provenance des zones du conflit. Mais c’est à peu près tout.
Les chancelleries africaines quant à elles sont restées muettes ou presque, face aux événements qui se déroulent il est vrai, loin de chez eux. Cela ne veut pas dire qu’elles ne les suivent pas où qu’elles ne s’en inquiètent pas. Mais, il semble que ces événements ne constituent pas nécessairement une priorité de politique étrangère pour les dirigeants de ces pays. Cette absence de réactions peut être aussi liée aux relations bilatérales et multilatérales qu’entretiennent les pays africains avec ceux de l’Union européenne. Coopérations militaires, aides financières pour la construction d’infrastructures routières, d’hôpitaux et d’écoles pourraient être hypothéquées si l’on prenait partie pour tel ou tel camp.
La victoire de cette guerre étant incertaine de part et d’autre, il vaut mieux être prudent et observer une certaine neutralité afin de ne pas froisser leurs partenaires européens qui tous ensemble se sont ligués contre la Russie. Mais de l’autre côté, Il y a des relations de plus en plus forte entre la Russie et certains pays de l’Afrique notamment avec la Centrafrique, le Kenya et actuellement le Mali. Les autorités russes investissent aujourd’hui dans ces pays aussi bien dans le domaine militaire ( groupe paramilitaire Wagner) que dans le domaine économique et financier. Alors il faut ménager Poutine au cas où il aura la victoire en ne prenant pas une position tranchée. A tous égards cette guerre change à jamais l’histoire du monde. Une nouvelle ère s’ouvre désormais dans les relations internationales avec deux camps comme au temps fort de la Guerre froide : celui des « bons »notamment l’Occident et celui des « méchants » à savoir la Russie et la Chine. Chacun devra choisir son camp.
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