Inflation en France: un maire menace d’arrêter de payer les factures d’électricité

La commune de Montataire, dans le nord de la France, pourrait refuser de payer les factures d’électricité si l’État ne lui apporte pas son soutien financier dans le contexte de la flambée des prix des ressources énergétiques. « Comment je trouve les 1,9 million d’euros qui manquent? Quel service je ferme? J’arrête la restauration scolaire, je ferme la mairie trois jours par semaine?  » a lancé le maire, Jean-Pierre Bosino, cité par l’AFP. Selon lui, les autorités locales achètent l’électricité au prix de marché et, étant donné que les prix des fournisseurs ont augmenté de 85 à 1.000 euros par mégawattheure, cela pourrait faire exploser la facture de la ville de 600.000 euros aujourd’hui à 2,5 millions d’euros en 2023. « Il faut revenir au tarif régulé. »

Il a dénoncé dans ce contexte la « spéculation » sur le gaz ou l’électricité, qui « coûte au plus grand nombre mais rapporte beaucoup à quelques-uns« . « Il n’est pas normal qu’EDF soit contrainte de vendre de l’électricité à 50 euros le MWh à ses concurrents, ce qui lui coûte huit milliards qui manquent à la maintenance des centrales […] Il faut sortir le gaz et l’électricité de la Bourse. » « Si rien n’est fait par le gouvernement […] on ne paiera plus les factures, et j’appelle toutes les collectivités frappées par ce phénomène à faire de même », a-t-il poursuivi. Jean-Pierre Bosino a également jugé inutile le fonds vert – dont la mise en place a été annoncée par la première ministre, Élisabeth Borne – doté d’1,5 milliard d’euros destinés aux collectivités pour les « aider dans l’accélération de leur transition écologique ». « Bien sûr qu’il faut œuvrer à cette transition, mais on devra de toute façon continuer à éclairer nos rues, nos écoles, faire fonctionner les services informatiques. »

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Il y a trois jours, Le Parisien annonçait que le prix de gros de l’électricité en France risquait de décupler l’année prochaine. Parmi les raisons de cette hausse spectaculaire, il citait la réduction des exportations de gaz russe vers l’Europe avec le début du conflit ukrainien, ainsi que l’arrêt de nombreux réacteurs nucléaires dans le pays. « Seuls 24 des 56 réacteurs nucléaires d’EDF fonctionnent en ce moment, notamment en raison d’un problème de corrosion », avait précisé le média. Selon lui, d’ici décembre prochain, le prix du mégawattheure pourrait grimper à 1.600 euros. (Tass)

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