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Kemi Seba à Macron: Non, les Russes ne sont pas nos patrons

Lors de son déplacement en Algérie, la semaine dernière, le président français Emmanuel Macron a adressé un message à la jeunesse algérienne et africaine. Il leur a demandé de ne pas croire que leur avenir c’est l’anti-France. «Je veux dire simplement la jeunesse africaine : expliquez-moi le problème et ne vous laissez pas embarquer parce que votre avenir, ça n’est pas l’anti-FranceOui, la France est critiquée. Elle est critiquée pour le passé, (…) parce qu’on a laissé trop longtemps des malentendus s’installer, et aussi parce qu’il y a une immense manipulation Soyons clairs : beaucoup des activistes de l’islam politique ont un ennemi: la France; beaucoup des réseaux qui sont poussés en sous-main, qui par la Turquie, qui par la Russie, qui par la Chine, ont un ennemi : la France » a condamné le jeune président.

Un narratif négrophobe

Kemi Seba une des figures influentes de la lutte contre le néocolonialisme et la Françafrique a peu goûté aux propos du locataire du palais de l’Elysée. Dans une publication sur sa page Facebook, il a fait comprendre à Emmanuel Macron que les ténors du panafricanisme contemporain ne sont pas aux ordres de puissances comme la Russie.  » Que les Cubains, les Russes, les Iraniens et tant d’autres aient compris qu’ils devaient prendre au sérieux les figures les plus influentes du panafricanisme et les soutenir est une chose, mais faire croire qu’ils sont nos patrons n’est rien d’autre qu’un narratif négrophobe qui sous-entend que les Noirs seraient, selon l’élite française, des êtres tellement inférieurs qu’ils seraient incapables de décider par eux-mêmes de se révolter; qu’il ne peut dès lors avoir derrière le sursaut du panafricanisme qu’une manipulation blanche, en l’occurrence russe » a vertement critiqué le président de l’Ong Urgences panafricanistes.

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 » On appelle cela de la géostratégie. Point « 

Il rappelle que son mouvement luttait contre l’oligarchie française à une époque où le président russe Vladimir Poutine n’était même pas encore président. « Seule la négrophobie pathologique de Macron peut lui faire croire que notre combat contre la FRANÇAFRIQUE est initié par Moscou » assure t-il. Pour lui, le retentissement international de la campagne contre la FRANÇAFRIQUE en 2017 a rencontré le soutien de nombreuses nations opposées « à l’arrogance occidentale ». Elles ont vu d’un bon œil « notre combat souverainiste qui galvanise la jeunesse africaine et diasporique. On appelle cela de la géostratégie. Point » défend Kemi Seba.

Il a par ailleurs fait savoir que le numéro 1 français n’a pas à dire à la jeunesse africaine que son combat est celui de ses ascendants. « Quant au fait que Macron nous dise que c’est un combat qui concerne nos grands-pères mais ne nous concerne pas nous, la génération contemporaine, nous lui répondrons que le Franc Cfa, les bases militaires, la FRANÇAFRIQUE , c’est aujourd’hui, pas seulement hier. Ce n’est pas seulement le combat de nos grands-pères » a écrit le président de l’Ong Urgences panafricanistes.

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