La validation des tickets des sept formations politiques en lice pour le scrutin législatif de janvier prochain passée, place maintenant aux thèmes et arguments à développer pendant la campagne électorale afin de convaincre les électeurs. La sémantique et le choix des mots peuvent faire pencher la balance d’un côté comme de l’autre. Depuis quelques jours, le thermomètre grimpe dans les états-majors des sept partis politiques sur la ligne de départ des élections législatives du 8 janvier prochain.
D’un côté, il y a les formations politiques de la majorité présidentielle que sont le Bloc Républicain (BR), l’Union Progressiste le Renouveau (UPR) et ses satellites Moele-Bénin, UDBN et de l’autre, l’opposition dite radicale que sont Les Démocrates de l’ancien président Boni Yayi, et les modérés le Mouvement populaire de Libération (MPL) et Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE). Chaque camp fournit ses armes. Et les thèmes de campagne ne manquent pas. Les communications bien huilées seront mises à contribution.
A l’actif des partis de la majorité, les nombreuses réalisations du régime de la Rupture. Le bitumage de plusieurs voies dans les grandes villes du pays, les constructions de nouveaux stades et marchés, les forages de nombreux puits et l’électrification dans les localités éloignées, la création de la zone industrielle de Glo-Djigbé. Dans le même registre, il faut ajouter la construction de l’hôpital de référence, le marché de gros et le camp militaire dans la zone de la commune de Calavi.
Pour ces partis, il s’agira de dire aux électeurs, de ne pas briser l’élan impulsé par le chantre de la Rupture Patrice Talon vers le développement de notre pays et de lui assurer une majorité confortable au Parlement afin qu’il puisse poursuivre ses actions. Mais, les mauvaises langues diront qu’on ne vit pas seulement d’eau et des routes mais aussi, du pain. Et l’opposition quelque elle soit, leur embouchera la trompette pour dénoncer la cherté de la vie et la baisse du pouvoir d’achat des ménages. Ces partis ne manqueront pas d’égrener leurs sempiternelles récriminations à savoir la libération des détenus politiques notamment le constitutionnaliste Joël Aïvo, l’ancien ministre Réckiath Madougou et consorts condamnés à de lourdes peines pour des raisons diverses et le retour des exilés au bercail que sont l’ex magna de la volaille Sébastien Ajavon, l’ancien ministre Komi Koutché, l’ancien maire de Cotonou Léhady Soglo et d’autres personnalités. Les violations vraies ou supposées des libertés individuelles et collectives seront mises en épingle lors de cette campagne électorale.
En clair, les deux camps croiseront le fer avec des arguments qui ne manquent pas de pertinence. Seuls les résultats sortis des urnes le dimanche 08 janvier prochain nous permettront de savoir celui qui a su le mieux convaincre les électeurs. D’ores et déjà le scrutin de janvier prochain apparait plus qu’un simple combat pour un siège à l’Assemblée nationale. Il prend plutôt l’allure d’un référendum pour ou contre le régime du président Patrice Talon.
Six ans de gouvernance n’ont pas fait que des heureux dans le pays. Beaucoup de personnes sont encore restées sur leur faim et d’autres attentes sont encore loin d’être comblées. Notamment au niveau des conditions de vie et de travail des fonctionnaires, l’accès aux soins de santé et à l’approvisionnement en eau et électricité et surtout le respect des libertés démocratiques.
L’entrée en scène du parti Les Démocrates dans le jeu pour ces élections cruciales peut faire vaciller les certitudes de la majorité présidentielle qui n’a pas vraiment eu des adversaires coriaces lors des joutes électorales organisées par le régime en place. Le scrutin de janvier prochain peut se transformer en vote sanction alors même que les élections triplées (présidentielle, législative et municipale) de mai 2026 sont en ligne de mire. L’enjeu de l’actuel régime est donc de passer cette étape cruciale que constituent les prochaines élections législatives sans perdre trop de plumes. La survie du régime en dépend.
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