Le racisme est un fléau mondial qui affecte toutes les régions et tous les peuples, et l’Afrique ne fait malheureusement pas exception. Les récentes déclarations du président tunisien Kaïs Saïed sur l’immigration africaine sont un rappel triste et amer de l’existence de préjugés profondément enracinés en Afrique du Nord, où les migrants africains sont souvent victimes de discrimination et de mauvais traitements. Ces attitudes racistes ont également des racines historiques complexes. En effet, l’histoire de l’immigration en Afrique du Nord est complexe et remonte à des siècles. Avant même la naissance de l’Islam, des Arabes ont commencé à émigrer vers le nord de l’Afrique en provenance de la péninsule arabique, et ont créé des communautés arabophones dans ce qui est aujourd’hui le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Libye et l’Égypte.
Cette région était peuplée par plusieurs communautés, dont les berbères, les noirs, les arabes arrivés peu après et les enfants métisses qu’ils ont eu avec ces différents peuples. Au fil des siècles, l’immigration arabe a continué à alimenter la diversité culturelle de l’Afrique du Nord, mais elle a également eu des conséquences sur la composition ethnique et culturelle de la région. Les peuples berbères autochtones de la région ont vu leur langue et leur culture minorisées, et ont souvent été opprimés par les élites arabes qui ont dominé la région.
La traite négrière arabo-musulmane
Mais le principal racisme que l’on observe depuis des décennies dans ces contrées oh combien africaines est dû principalement à la traite arabo-musulmane. La traite négrière arabe a également eu un impact considérable sur l’Afrique subsaharienne, où des millions de personnes ont été capturées et vendues comme esclaves par des marchands arabes. Cette pratique a laissé des cicatrices profondes dans l’histoire de l’Afrique et a alimenté des tensions raciales et culturelles qui ont perduré jusqu’à nos jours.
Cependant, il est important de rappeler que les mouvements migratoires ne sont pas unilatéraux. Au fil des siècles, d’autres communautés africaines ont également migré vers l’Afrique du Nord, apportant leur propre richesse culturelle et contribuant à la diversité de la région, comme d’autres populations arabes fuyant les difficultés du désert arabique sont venues trouver d’autres lueurs en Afrique.
Les sanctions doivent tomber
Quand un président, qui tient à se maintenir en vient à tenir des propos dont sont victimes, par ailleurs ses ressortissants en Europe, c’est à se demander si le serpent ne se mord pas la queue. Un peu de culture, et d’intérêt géopolitique devrait pousser ce président à plutôt essayer de trouver d’autres solutions au problème migratoire. S’il en manque, l’Union africaine, l’instance suprême en Afrique devrait prendre rapidement des mesures de rétorsion… Cette instance plus apte à sanctionner les pays sub-sahariens, devrait également prendre toute la dimension de son utilité et de son action au service des populations. Si chacun devrait rentrer chez lui, le président tunisien pourrait se retrouver ailleurs qu’en Tunisie…
De nos jours, l’immigration subsaharienne est devenue une réalité quotidienne en Afrique du Nord, et les migrants africains font souvent face à des difficultés considérables en matière de droits, d’emploi et de logement. Les récentes déclarations de Kaïs Saïed reflètent une attitude inacceptable envers les migrants africains et soulignent la nécessité d’une action urgente pour lutter contre le racisme et la discrimination en Afrique du Nord.
Enfin, il est crucial de souligner que l’unité africaine est essentielle pour faire face aux défis communs et construire un avenir plus inclusif pour tous les Africains, qu’ils soient d’origine nord-africaine ou subsaharienne. La diversité est une richesse pour l’Afrique et doit être célébrée et respectée, et il est important de travailler ensemble pour promouvoir la tolérance et l’inclusion, et lutter contre toutes les formes de discrimination, de racisme et d’intolérance. Sans quoi, les populations d’ordinaire calmes pourraient également prendre des mesures contre leurs agresseurs, mais dans leurs propres pays… Il faudrait tout faire pour ne pas en arriver là !
Laisser un commentaire