Le pied de nez de la Russie aux occidentaux à l’ONU

L’ONU fait face à de vives critiques en raison de la présidence russe du Conseil de sécurité, une situation que le président ukrainien Volodymyr Zelensky considère comme la preuve de la « faillite complète » des institutions internationales. Selon Zelensky, la Russie a exercé toutes les formes de terreur et appelle à une réforme des institutions mondiales, y compris du Conseil de sécurité de l’ONU, pour empêcher un État qu’il juge terroriste de détruire le monde. Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, a également exprimé son mécontentement en qualifiant la présidence russe de « gifle » donnée à la communauté internationale.

Malgré ces critiques, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dirigera la délégation russe à l’ONU ce mois-ci, succédant au Mozambique. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a annoncé que Lavrov présiderait également une session de débats sur le Moyen-Orient le 25 avril. Les alliés diplomatiques de l’Ukraine, dont les États-Unis, se sont rapidement opposés à cette présidence. La porte-parole de la Maison-Blanche, Karine Jean-Pierre, a déclaré que la Russie n’a pas sa place au Conseil de sécurité en raison de ses violations flagrantes de la Charte de l’ONU et de l’invasion de l’Ukraine.

Cette présidence russe du Conseil de sécurité intervient à un moment opportun pour Moscou, qui va ainsi narguer les Occidentaux après les sanctions imposées suite à la guerre en Ukraine. Moscou affirme déjà faire face à « l’Occident collectif » et défend sa présidence tournante du Conseil de sécurité. La première réunion du Conseil sous la présidence russe aura lieu lundi matin, suivie d’une conférence de presse de l’ambassadeur de Russie, Vassili Nebenzia.

Un diplomate au Conseil de sécurité a minimisé l’importance de cette présidence, la comparant à celles du G20, du G7 ou de l’Union européenne. Cependant, il a ajouté que si des abus étaient commis, ils réagiraient en conséquence. Pendant ce temps, Zelensky et le président français Emmanuel Macron ont discuté des efforts diplomatiques pour organiser un sommet sur la paix, selon la présidence française.