Dans le contexte tendu du conflit entre la Russie et l’Ukraine, l’Afrique du Sud a affirmé son intention de maintenir une politique de non-alignement. Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a insisté sur le fait que son pays ne sera pas amené à prendre parti dans cette querelle internationale. « Certains pays, dont le nôtre, sont menacés de sanctions pour avoir mené une politique étrangère indépendante et pour avoir adopté une position de non-alignement… Nous maintiendrons notre position sur la résolution pacifique des conflits partout où ces conflits se produisent« , a déclaré le président Ramaphosa. Cette déclaration intervient alors que l’ambassadeur américain en Afrique du Sud, Reuben Brigety, a récemment accusé Pretoria de fournir des armes à la Russie.
Les États-Unis, qui sont le deuxième partenaire commercial de l’Afrique du Sud avec un commerce total entre les deux nations estimé à 23,3 milliards de dollars l’an dernier, ont exprimé leur préoccupation quant à la position de l’Afrique du Sud dans ce conflit. Dans ce contexte, l’Afrique du Sud se prépare à accueillir en août un sommet des dirigeants des pays BRICS – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud. Le président russe, Vladimir Poutine, a été invité à ce sommet, mais Pretoria n’a pas encore décidé de la marche à suivre concernant le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) contre le président russe. Il reste également incertain si Poutine sera présent ou se fera représenter.
Dans son discours, le président Ramaphosa a rappelé les souvenirs douloureux du continent africain, marqué par des guerres par procuration menées par des superpuissances étrangères et par la division et la colonisation par des pays européens. Il a fermement rejeté l’idée de retourner à une telle époque.
« En tant que pays africains, nous avons des souvenirs douloureux d’une époque où des guerres par procuration étaient menées sur les sols africains par des superpuissances étrangères… Nous n’avons pas oublié l’héritage terrible et brutal d’avoir d’abord divisé et colonisé notre continent par des pays européens, pour nous retrouver une fois de plus des pions sur un échiquier pendant la guerre froide. Nous ne revenons pas à cette période de l’histoire. », a déclaré le président Ramaphosa.
Face à l’escalade du conflit entre la Russie et l’Ukraine, l’Afrique du Sud maintient donc une position neutre, insistant sur la résolution pacifique des conflits et refusant de devenir une fois de plus un champ de bataille pour les intérêts de superpuissances étrangères.
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