Dédollarisation : entre ambition des BRICS et réalité économique

La dédollarisation est un mouvement économique mondial qui gagne du terrain, visant à diminuer la dépendance globale au dollar américain, la monnaie de réserve internationale dominante. Les pays du bloc BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont notamment déclaré leur intention de trouver des alternatives au dollar pour leurs transactions internationales. L’objectif est de se prémunir contre les risques associés aux sanctions américaines et d’accroître leur autonomie financière. L’exemple des sanctions contre la Russie n’a pas eu un effet favorable sur la domination du dollar.

Un développement notable en ce sens est la décision récente de la Nouvelle Banque de Développement (NDB), une institution financière créée par les BRICS, d’entamer la dédollarisation de ses prêts. Dilma Rousseff, l’ancienne présidente du Brésil et actuelle dirigeante de la NDB, a annoncé que près d’un tiers des prêts de la banque serait octroyé dans les monnaies locales des membres. Cette initiative reflète la volonté des BRICS de créer un système monétaire plus équitable, qui ne favorise pas uniquement les pays les plus riches.

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Cependant, malgré ces ambitions déclarées, la réalité de l’économie mondiale peut rendre la dédollarisation plus complexe que prévue. William Gerlach de la plateforme financière iBanFirst suggère dans une tribune sur le site Capital. que la dédollarisation pourrait ne pas se produire rapidement. Il rappelle que malgré une volonté manifeste de plusieurs pays, notamment ceux du bloc BRICS, de réduire leur dépendance au dollar américain, l’économie mondiale reste largement dominée par cette monnaie. William Gerlach de iBanFirst avance trois raisons principales à cette situation : la dette publique libellée en dollars, l’hégémonie militaire des États-Unis liée à sa puissance monétaire, et des facteurs structurels favorables au dollar, comme sa convertibilité aisée et sa haute liquidité. Gerlach envisage cependant un système monétaire international plus décentralisé à l’avenir, avec une concurrence accrue de devises comme le yuan chinois.

La Chine, justement, est l’un des pays en tête de cette dédollarisation. Elle a récemment commencé à régler ses échanges commerciaux avec le Brésil en utilisant leurs monnaies nationales respectives, le renminbi (Yuan) et le réal. C’est une étape significative vers l’établissement d’un système monétaire moins dépendant du dollar. Toutefois, il est crucial de souligner que, même si ces efforts peuvent contribuer à éroder la domination du dollar, ils sont peu susceptibles de la renverser complètement à court terme et établir la domination d’une autre monnaie.

La dédollarisation est un processus complexe qui nécessite du temps et une coopération internationale. Malgré les ambitions déclarées des BRICS et d’autres pays, le dollar américain reste une monnaie de référence dominante. Néanmoins, l’avenir pourrait voir émerger un système monétaire plus diversifié et multipolaire, démontrant ainsi une évolution dans la structure économique mondiale.

2 réponses

  1. Avatar de Mike
    Mike

    Bien fait

  2. Avatar de (@_@)
    (@_@)

    « il y a loin de la coupe aux lèvres »
    C’est l’une des seules fois que je lis un article aussi équilibré et lucide ici. Dont acte M. NOUDE

    \\\\ ///
    (@_@)

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