Le climat diplomatique entre la Chine et le Canada s’est encore plus tendu suite à des déclarations controversées de Bob Pickard, un canadien qui occupait le poste de chef des communications mondiales de la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (BAII). Mercredi dernier, Pickard a publié sur Twitter son intention de démissionner de la BAII, basée à Pékin, en l’accusant d’être sous le contrôle du Parti communiste chinois (PCC). L’ambassade de la Chine au Canada a vivement réagi à ces allégations, les qualifiant de mensonges.
En réponse à cette situation, la vice-première ministre et ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland, a annoncé la suspension de toutes les activités du gouvernement fédéral en lien avec la BAII. Freeland a également demandé à son ministère de revoir de manière immédiate l’implication du Canada dans cette banque, ainsi que de vérifier les allégations de M. Pickard. Cette décision intervient dans un contexte de pression politique accrue sur le gouvernement Trudeau après de nombreux couacs avec la Chine. Il faut dire que l’arrestation d’une dirigeante de Huawei n’a pas aidé à apaiser les tensions existantes entre Ottawa et Pékin.
La BAII a démenti les accusations de Pickard, les qualifiant de fausses et décevantes. En dépit des dénégations de la BAII, la situation reste tendue. Bob Pickard, rentré au Canada en transitant par le Japon, a exprimé sur Twitter ses craintes pour sa sécurité. Il a évoqué une réunion secrète au sein de la BAII concernant l’approvisionnement russe, organisée avec le soutien de membres du PCC a-t-il lâché sur twitter. Les tensions sont donc loin de s’apaiser, alimentées par des accusations graves et des décisions diplomatiques lourdes de conséquences.
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