Les relations entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite ont traversé des périodes tumultueuses ces dernières années. L’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en 2018 a été un tournant, suscitant de vives réactions internationales et entraînant des sanctions américaines et allemandes à l’encontre de Riyad. En réponse à cette dégradation des relations et à d’autres tensions, notamment une réduction de la production de pétrole saoudienne, l’Arabie Saoudite reconsidère actuellement ses alliances stratégiques, en envisageant notamment d’acheter des chasseurs Dassault Rafale fabriqués par la France.
Suite à une réduction de la production de pétrole par l’Arabie Saoudite, des législateurs américains ont envisagé de geler toutes les ventes d’armes américaines au royaume. Une situation qui a mis en lumière la fragillité du royaume qui penserait à diversifier ses partenaires. Cet intérêt potentiel pour les équipements militaires français s’inscrit dans une stratégie de diversification. L’Arabie Saoudite, ayant historiquement dépendu des États-Unis et du Royaume-Uni pour ses acquisitions militaires, semble désormais chercher des alternatives face aux incertitudes politiques. Les Émirats Arabes Unis et le Qatar, voisins du royaume, ont déjà intégré les Rafales dans leur arsenal, renforçant ainsi la crédibilité de cette option pour l’Arabie Saoudite.
Plus qu’un simple acte d’achat, un tel mouvement signalerait une redéfinition des alliances de l’Arabie Saoudite sur la scène mondiale. La France, avec son histoire de ventes d’armes diversifiée au Moyen-Orient, apparaît comme un partenaire attrayant. Contrairement à d’autres pays occidentaux, la France semble moins influencée par des préoccupations relatives aux droits de l’homme lorsqu’il s’agit d’exportations d’armes.
Néanmoins, l’acquisition de Rafales par l’Arabie Saoudite ne serait pas sans défis. La nécessité d’intégrer de nouveaux systèmes d’armes et de former les pilotes pourrait poser des difficultés. Mais Riyad semble déterminé à assurer ses propres intérêts stratégiques dans ce contexte de relations internationales changeantes. En fin de compte, cette éventuelle décision d’achat pourrait être moins une question d’équipement militaire et davantage un symbole fort de l’évolution des alliances et des fidélités dans un Moyen-Orient en constante évolution.
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