Depuis le 26 juillet 2023, le président démocratiquement élu du Niger, Mohamed Bazoum a été déposé par le Général Abdourahmane Tchiani. Après l’annonce du coup d’Etat fait par ce Général, les réactions fusent de toute part et demandent aux putschistes de revenir à l’ordre constitutionnel. Les Chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ont donné sept jours au Général Abdourahmane Tchiani et ses hommes pour rétablir le Président Mohamed Bazoum dans ses fonctions et que le non-respect de cet ultimatum peut entrer une intervention militaire.
L’annonce de l’intervention militaire de la CEDEAO au Niger en cas d’échec des négociations actuellement en cours a entraîné une vive réaction des militaires au pouvoir au Mali et au Burkina Faso qui, à travers une déclaration, ont averti que « toute intervention militaire contre le Niger s’assimileraient à une déclaration de guerre contre le Burkina Faso et le Mali ». Le Colonel Assimi Goïta et le Capitaine Ibrahim Traoré ont également prévenu que « toute intervention militaire contre le Niger entrainerait un retrait du Mali et du Burkina Faso de la CEDEAO ainsi que l’adoption de mesures de légitime défense en soutien aux forces armées et au peuple du Niger ». Cette déclaration des autorités malienne et Burkinabè a suscité une réplique du ministre des Affaires étrangères béninois Olushegun Adjadi Bakari ce jeudi 03 août 2023 sur Rfi.
« S’il devait avoir une intervention militaire au Niger, il ne s’agit pas d’intervenir contre un pays » a relevé le chef de la diplomatie béninoise lorsqu’il a été Interpellé sur le risque d’une implosion de la CEDEAO voire d’un conflit régional en cas d’intervention régionale. Pour lui, il est question « d’aller libérer une autorité démocratiquement élue, prise en otage par des personnes qui avaient la charge de sa sécurité ». Il a souligné qu’en réalité, « on n’est pas dans le cas de guerre ». Le ministre Olushegun Adjadi Bakari a indiqué qu’« il y a eu un message qui était très clair » et qui est porté par les Chefs d’Etat selon lequel « nous ne sommes pas dans le cas d’un coup d’État mais d’une prise d’otage » et que «lorsqu’on est face à une prise d’otage ou à un kidnapping, on n’est pas dans une négociation des propositions ».
L’objectif premier dit-il « est de pouvoir faire libérer l’otage et que l’otage revienne à une vie normale ». C’est pourquoi dans le cas présent selon lui, « l’objectif c’est de faire en sorte que le président Bazoum, président démocratiquement élu par le peuple nigérien reprenne ses fonctions de président du Niger ». Il n’a pas manqué de préciser que la vision portée par les Chefs d’Etat de l’espace CEDEAO consiste à laisser la porte ouverte et à privilégier le dialogue. « Jusqu’à la dernière minute, l’ultimatum qui a été donné étant qu’on n’était pas aux termes de cet ultimatum, toutes les voies permettant d’avoir une sortie, de solutions qui soient acceptables seront utilisées » a-t-il lâché et avant d’ajouter : « Nous espérons. Mais dans tous les cas, les valeurs démocratiques, les valeurs de préservation de stabilité politique et de transition démocratique devront prévaloir au sein de l’espace CEDEAO ».
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