Le bras de fer qu’engage la France face aux autorités du Niger se poursuit. Selon les mots du président français, Emmanuel Macron ce lundi matin lors la 29e édition de la conférence des ambassadrices et des ambassadeurs, celui en poste à Niamey ne sera pas rappelé à Paris. Le patron de l’Élysée a profité de cet événement pour louer « le courage » du diplomate français qui est resté en poste malgré les différentes pressions des autorités militaires.
« Je pense que notre politique est la bonne. Elle repose sur le courage du président (Mohamed) Bazoum, sur l’engagement de notre ambassadeur sur le terrain qui reste malgré les pressions, malgré toutes les déclarations d’autorités illégitimes », a déclaré le président français Emmanuel Macron dans un contexte de tension entre Paris et Niamey. Vendredi dernier, les militaires ont demandé le départ l’ambassadeur français en poste dans le pays. Mais les autorités françaises continuent de faire remarquer que la France ne reconnaît que le président déchu Mohamed Bazoum comme étant le dirigeant légitime du pays.
Que peuvent faire les nouvelles autorités nigériennes face à cette attitude de la France ? Rappelons juste que la procédure relative à la déclaration d’un individu «persona non grata» est encadrée par des textes. Elle est prévue dans l’article 9 de la Convention de Vienne sur les Relations diplomatiques de 1961 et de l’article 23 de la Convention de Vienne sur les Relations consulaires de 1963. Ces textes donnent le droit à un État de déclarer indésirable un individu sur son territoire et le renvoyer de son pays.
La personne visée garde, selon les textes, son statut diplomatique. Mais son pays d’origine est tenu de le rappeler dans le délai ordonné par le pays d’accueil et de s’assurer que son départ du territoire soit effectif. En cas de refus de la part du pays d’origine de rappeler l’ambassadeur devenu indésirable, l’État d’accueil peut refuser de reconnaître la personne concernée en tant que membre de la mission, indique aussi les textes. Pour l’heure, personne ne sait ce qui pourrait advenir dans cette situation face à la détermination des militaires d’une part et d’autre part la détermination de la France à ne pas reconnaître les auteurs du coup d’État.
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