La Terre, notre précieux écosystème, fait face à une menace croissante : elle devient de plus en plus salée, et ce n’est pas une nouvelle réjouissante. Une récente étude publiée dans la revue Nature Reviews Earth & Environment révèle pour la première fois que les activités humaines perturbent le « cycle du sel » naturel de la planète. Ce n’est plus une simple question de sel de cuisine, mais d’une diversité de sels aux ions positifs et négatifs, formés par des réactions acides et basiques, qui envahissent nos sols, airs et eaux.
Il y a deux décennies, les préoccupations concernaient des cas isolés de salinité, mais aujourd’hui, selon Gene Likens, co-auteur de l’étude, nous comprenons que c’est un cycle mondial perturbé par nos activités. Cette perturbation du cycle du sel, de la profondeur de la Terre à l’atmosphère, est exacerbée par des actions telles que l’exploitation minière, l’agriculture et même l’utilisation de sel pour déneiger les routes.
Sujay Kaushal, le chef de file de cette étude, souligne que cette salinisation accrue a des conséquences graves. En accumulant autant de sel, nous risquons d’affecter le fonctionnement des organes vitaux de notre planète, comparant la Terre à un organisme vivant. De plus, l’élimination du sel de l’eau est non seulement énergivore et coûteuse, mais le sous-produit, la saumure, est encore plus salé que l’eau de mer et difficile à éliminer, nous laissant coincés avec les conséquences de nos propres actions.
Le « cycle anthropique du sel » accéléré est alimenté par divers facteurs tels que l’exploitation minière, l’agriculture et l’utilisation intensive de sel pour déneiger. Bien que la migration naturelle des sels des profondeurs de la Terre vers la surface soit normale, son accélération provoque des problèmes majeurs. Actuellement, la « salinisation d’origine humaine » a touché 2,5 milliards d’acres de sol dans le monde, avec une augmentation parallèle de la quantité de sel dans les rivières, les lacs et même l’air, provenant de l’assèchement des lacs salés et de l’utilisation du sel de déneigement.
Les impacts de cette situation vont au-delà de la simple salinité. Les sels, avec leur petit rayon ionique, se faufilent entre les particules du sol, créant des « cocktails » chimiques nocifs pour l’environnement. Cette réalité souligne l’urgence d’adopter des pratiques durables pour restaurer l’équilibre du cycle du sel.
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