Le Sahel, une région au cœur de nombreux enjeux géopolitiques, est analysé sous un angle différent par Louis Saillans, ancien commando français dans une interview accordée au site français sudouest.fr. Avec son expérience en Afrique et au Moyen-Orient, Saillans, auteur de « Chef de guerre« , offre une perspective à l’opposé de ce qui se passe sur le terrain, sur les défis et les dynamiques de cette zone stratégique. Alors que la France (l’armée) y a été chassée, il est convaincu qu’elle reviendra.
Diminution de l’influence française
La situation au Sahel se caractérise par une diminution de l’influence française, suite aux récents changements politiques au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Ces événements marquent un tournant dans la stratégie française, notamment dans le contexte du G5 Sahel. Cependant, Saillans ne voit pas ces changements comme une fin définitive de la présence française, mais plutôt comme une période de transition.
En examinant les interventions françaises au Sahel, Saillans reconnaît des succès et des échecs. Selon lui, ces opérations montrent que la France a pu obtenir des résultats concrets grâce à des actions ciblées, malgré les perceptions d’échec.
Des échecs, mais une conviction
Par contre il reconnaît que l’intervention en Libye en 2011 est une «catastrophe», alors que l’opération Serval au Mali en 2013 est perçue comme relativement réussie. Il critique le manque de vision à long terme dans la planification de ces interventions, soulignant le besoin d’une stratégie française plus claire et durable au Sahel.
Concernant l’avenir du Sahel, Saillans est convaincu que la France jouera toujours un rôle significatif dans la région. Il est sceptique quant à la capacité de puissances comme la Chine ou la Russie de remplacer efficacement la France dans des missions complexes et coûteuses.
Il anticipe que la présence française au Sahel, bien que réduite, n’est pas terminée et que les pays de la région vont de nouveau faire appel à la France face aux défis sécuritaires. Une position que l’on peut qualifier aisément de condescendante, puisqu’il semble certain que les pays concernés vont échouer dans la lutte contre les groupes armés. On constate que, bien que chassés de la région, les militaires et responsables français ne semblent pas avoir pris toute la mesure de ce qui leur est reproché.
Les armées nationales ont semble-t-il tourné la page
Et pourtant, les armées du Mali et du Burkina Faso par exemple, semblent prendre une direction différente. Elles ne semblent pas vouloir manifester le désir de refaire appel à la France, préférant renforcer leur propre puissance militaire. Ces nations investissent dans l’acquisition de matériel militaire, la formation et le recrutement de soldats, dans une démarche d’autonomisation. Cette tendance indique une évolution des stratégies de défense régionales, où la dépendance vis-à-vis de l’aide militaire française est de plus en plus remise en question.
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