L’un des sujets abordés par le président béninois au cours de son entretien du samedi 23 décembre 2023 est celui relatif au pardon dont il a bénéficié de son prédécesseur Boni Yayi. Il faut dire que ce pardon est lié à l’affaire de tentative d’empoisonnement pour lequel Patrice Talon s’est exilé un moment en France avant que plusieurs démarches, parfois de haut niveau, ne lui permettent de revenir au bercail. Mais, à entendre le chef de l’Etat, rien n’en est.
« Cela m’amuse. J’ai entendu dire ici et là que Patrice Talon lui-même a bénéficié du pardon de son prédécesseur et puis aujourd’hui il refuse le pardon à des exilés politiques et à des condamnés politiques » déclarait le président au cours de l’entretien. Et il ajoute « J’ai été le soutien du président Yayi Boni, après nous ne l’étions plus sur la façon dont le pays fonctionnait et sur la projection politique. Ça a été un conflit entre deux personnes. Et cela a tellement abimé nos relations au point où cela a été l’occasion d’une tragi-comédie entre deux hommes mais qui a inquiété le pays. Dieu merci les choses ne sont pas allées plus loin que ce théâtre qu’il y a eu ».
Il faut relever ici déjà que la manière de gouverner le pays concerne tous les Béninois. Lorsque le président dit qu’il s’agit d’une affaire entre deux personnes, certains pensent le contraire d’autant plus que le fond du sujet est la gouvernance du Bénin. C’est un contraste entre les propos et les faits. Puis Patrice Talon continue « Je vais vous dire, moi personne ne m’a pardonné de rien du tout ».
La suite de cette phrase n’a été qu’une série d’anecdotes rapportées avant que le chef de l’Etat ne dise « J’ai informé mon épouse et je lui ai dit que moi je ne suis pas un fuyard. Je vais voir ce qui va se passer. Mon épouse m’a dit : « Patrice, debout hors du pays, tu feras le combat mais sous terre non. Alors, tu ne feras pas le con ». Comme je suis parfois quelqu’un d’assez docile quand certaines personnes me parlent, je suis parti. Et puis s’en ai suivi tout ce que vous savez….tentatives de coup d’Etat, d’assassinat, d’empoisonnement et tout le reste. Je vous passe des détails, on va en parler le jour d’Atchakpodji. La justice de mon pays a dit que tout ce dont j’avais été accusé n’a jamais existé. Même si les juges qui étaient sous ordre à l’époque ont prouvé par tous les moyens que Talon a eu l’intention de le faire mais enfin de compte ça ne s’est pas passé…. Bref et il y a eu un non-lieu…… ».
On peut se demander alors ce que le président Diouf a joué comme rôle dans ce que Patrice Talon appelle « théâtre ». Et quel personnage mimait François Hollande ? Puisqu’il est aussi intervenu dans cette affaire selon les informations. Comment comprendre les nombreuses marches qui ont été organisées à Cotonou et partout au Bénin pour exiger le pardon à Patrice Talon ? Comment expliquer alors les propos de Talon le jour de son retour au Pays ?
Candide Azannaï a -t-il mené les Béninois en bateau lorsqu’il racontait l’histoire du départ de Talon de Cotonou ? Qui croire entre les proches de Talon, même si tous ne sont plus aujourd’hui vraiment proche de lui ? Enfin qui a sollicité la rencontre d’Abidjan au lendemain des élections de 2016 ? Vivement que le Atchakpodji évoqué par Patrice Talon tienne pour nous éclairer.
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