L’histoire d’Isabel dos Santos, la première femme milliardaire d’Afrique, est intimement liée à celle de son père, José Eduardo dos Santos, qui a gouverné l’Angola pendant 38 ans jusqu’en 2017. Fille d’un leader influent, Isabel a bâti sa fortune en naviguant dans les eaux complexes de l’économie angolaise, profitant de sa position privilégiée pour investir dans des secteurs clés tels que les télécommunications et le pétrole. Cependant, sa réussite financière a été assombrie par des allégations de corruption et de détournement de fonds publics, des accusations qu’elle a fermement niées, affirmant être victime d’une vendetta politique.
Le conflit juridique actuel d’Isabel dos Santos trouve ses racines dans une affaire intentée par Unitel, une importante entreprise de télécommunications angolaise. En 2020, Unitel a poursuivi Unitel International Holdings (UIH), la société néerlandaise de dos Santos, pour des prêts accordés en 2012 et 2013 destinés à l’achat de parts dans des entreprises de télécommunication. Ces prêts, selon les avocats d’Unitel, n’ont pas été remboursés, laissant une dette de près de 395 millions de dollars plus les intérêts. Dos Santos, qui était alors directrice d’Unitel, se retrouve au cœur de cette bataille juridique.
Face à ces allégations, dos Santos a riposté, accusant Unitel d’être responsable de l’incapacité de UIH à rembourser les prêts. Elle affirme que cela est dû à la saisie illégale des actifs de UIH par l’Angola, une action qu’elle attribue à l’implication d’Unitel. Cependant, Unitel réfute toute implication dans la saisie des actifs et accuse dos Santos de vouloir transformer cette affaire en un nouveau chapitre de la guerre de relations publiques contre le successeur de son père, João Lourenço.
Au cours de l’audience à la Haute Cour de Londres, les avocats d’Unitel ont décrit l’accumulation de la richesse de dos Santos comme « un conte classique de kleptocratie et de corruption« . Ils cherchent à obtenir une ordonnance de gel mondial pour empêcher dos Santos de mettre ses actifs hors de portée de l’entreprise. La réponse de dos Santos à ces allégations a été ferme : elle les a catégoriquement rejetées, les qualifiant de « conspiration politique ».
La décision concernant la demande d’Unitel est attendue à l’issue de l’audience, qui devrait se conclure jeudi. Quelle que soit l’issue, le cas d’Isabel dos Santos souligne les défis et les controverses auxquels font face les personnalités influentes dans le monde complexe de la politique et des affaires en Afrique.
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