Europe: comment deux pays africains vont booster le secteur énergétique

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L’Europe, rendue vulnérable en matière d’approvisionnement énergétique par la guerre en Ukraine, se tourne vers un projet de longue date initié en Afrique de l’Ouest pour diversifier ses sources de gaz naturel. Un projet d’envergure, le gazoduc Nigeria-Maroc, représente une étape cruciale dans cette démarche. Ce projet, d’un coût de 25 milliards de dollars et s’étendant sur environ 5700 km, a pour objectif de transporter le gaz naturel de l’Afrique de l’Ouest vers l’Europe. Sa construction est prévue pour débuter en 2024, marquant un tournant décisif dans la coopération énergétique transcontinentale.

Déclenché en 2016 avec la signature d’un protocole d’accord lors de la visite du roi Mohammed VI au Nigeria, le projet a bénéficié d’une collaboration étroite entre la Nigerian National Petroleum Corporation et l’Office National des Hydrocarbures et des Mines du Maroc. Les études de faisabilité et d’ingénierie ont confirmé la viabilité et la rentabilité de ce projet ambitieux, reflétant la détermination politique des deux nations à réaliser cette vision.

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Le gazoduc Nigeria-Maroc, envisagé comme une extension du gazoduc de la CEDEAO, promet d’améliorer considérablement le débit et la capacité d’acheminement du gaz, connectant ainsi les ressources gazières de plusieurs pays de la région. Ce développement est d’autant plus crucial dans le contexte actuel, où l’Europe, affectée par la réduction des importations de gaz russe en raison du conflit en Ukraine, cherche activement à diversifier ses sources d’approvisionnement.

Les réserves de gaz en Afrique de l’Ouest, notamment celles du Nigeria, jouent un rôle central dans cette dynamique. Le Nigeria, malgré ses vastes réserves, a historiquement privilégié la production pétrolière. Cependant, la crise énergétique européenne, exacerbée par la guerre en Ukraine, offre une opportunité pour le Nigeria de valoriser davantage ses réserves de gaz. En outre, les récentes découvertes de gaz dans d’autres pays de la région, comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal et la Mauritanie, renforcent le potentiel du gazoduc à transformer la région en un hub énergétique majeur.

Le gazoduc, une fois opérationnel, aura des retombées économiques et sociales significatives sur les pays traversés, promouvant l’intégration régionale et le développement économique. Ce projet transcende la simple infrastructure énergétique ; il symbolise l’effort conjoint de l’Afrique et de l’Europe pour garantir une sécurité énergétique mutuelle dans un contexte géopolitique complexe.

Enfin, malgré son coût important, le gazoduc Nigeria-Maroc est perçu comme un investissement stratégique et rentable. Avec une contribution égale du Nigeria et du Maroc, ce projet représente une alternative viable aux coûteux transports de GNL, offrant ainsi une solution moins onéreuse pour l’approvisionnement en gaz de l’Europe.

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Ce gazoduc incarne donc non seulement un investissement dans l’infrastructure, mais également une affirmation de la solidarité et de l’ambition africaines sur la scène internationale, dans un contexte marqué par la recherche d’une plus grande indépendance énergétique européenne suite à la guerre en Ukraine.

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