Les anciens parlementaires soutenant les actions du président Patrice Talon ont donné ce vendredi 29 décembre à Cotonou, un point de presse. Plusieurs sujets d’actualité ont été abordés à cette occasion dont le pardon que l’ancien président Boni Yayi aurait accordé à son successeur Patrice Talon. Dans leur déclaration, les anciens députés de la mouvance ont tenu d’abord à réaffirmer aux hommes des médias que « Talon n’a jamais demandé pardon à Yayi Boni ».
Bien au contraire, « Yayi Boni, pendant cette période trouble de 2012 jusqu’en 2016, avait perdu toutes les batailles qui l’opposaient à Talon tant sur le plan juridique à l’intérieur du Bénin que sur le plan juridique à l’extérieur de notre pays, en France notamment mais également sur le plan politique », a déclaré Sèdami Mèdégan Fagla, porte-parole des anciens députés.
Bataille sur le plan juridique
L’ancienne député à l’assemblée nationale a rappelé qu’il n’y avait aucun chef d’accusation contre l’actuel locataire de la Marina avant qu’il ne soit ordonné « d’aller le chercher mort ou vivant. Ce qui a justifié son exil ». « Le 17 mai 2013, le juge d’instruction du tribunal de Cotonou prononce une ordonnance de non-lieu général dans toutes ces affaires : tentative d’empoisonnement, atteinte à la sureté de l’Etat », se souvient-elle tout en précisant que cette décision du juge a été confirmée en juin 2013 par la Cour d’appel de Cotonou.
« Le 2 mai 2014, la Cour suprême annule les arrêts de la Cour d’appel qui ont confirmé la décision de non-lieu et renvoyé à la même Cour d’appel l’affaire pour être jugée à nouveau par une autre composition », a expliqué Sèdami Mèdégan Fagla.
La Cour d’appel a ensuite confirmé à nouveau et de façon définitive le non-lieu ordonné le 11 août 2014. L’ancienne élue du parti Union Progressiste le Renouveau (UP-R) pense qu’à cette étape Boni Yayi avait déjà perdu ses batailles juridiques contre Patrice Talon au plan national.
Mieux, sur le plan international plus précisément en France, « le 4 décembre 2013, la chambre d’accusation de la Cour d’appel de Paris a prononcé un avis de rejet de la demande d’extradition faite par le Bénin contre Patrice Talon dans les deux affaires dont nous venons de parler », expose la porte-parole des anciens députés de la mouvance. Il va sans dire que sur le plan juridique au niveau international, le président du parti Les Démocrates « Boni Yayi avait perdu », rappelle Sèdami Mèdégan Fagla.
Bataille sur le plan politique
La conférencière principale a évoqué le rôle qu’a joué le président Patrice Talon lors de l’élection du président de l’Assemblée nationale en 2015. « Le président Talon avait réussi à faire gagner l’opposition au parlement en y obtenant une majorité afin de faire échouer le projet de 3e mandat de Yayi Boni qui, par toute sorte de manœuvre avait tenté à l’époque d’imposer à la tête de notre parlement Komi Koutché », s’est souvenue l’He Sèdami Mèdégan Fagla.
Dans ce rapport de force qui lui a semblé ‘’totalement défavorable’’ sur tous les plans (juridiques, politiques), Yayi Boni n’avait d’autre choix que de demander pardon à Patrice Talon qui l’avait aidé à gagner par deux fois les élections de 2006 et de 2011, à en croire les anciens parlementaires soutenant les actions du chantre de la rupture et du nouveau départ.
« Quelle ingratitude pour un soi-disant homme de Dieu ! », s’exclame Sèdami Mèdégan Fagla qui a fait observer que « c’est à la suite de tous ces échecs que successifs et de toutes les pressions qu’il subissait que Yayi Boni en 2014 s’est adressé à Abdou Diouf, alors président de la francophonie, ancien président du Sénégal pour réaliser une médiation ».
La porte-parole des anciens députés a signifié que le président Adbou Diouf avait failli arrêter la médiation compte tenu de certaines attitudes du camp de l’ancien président du Bénin faisant croire que c’est Patrice Talon qui était l’initiateur de cette médiation. Sèdami Mèdégan Fagla s’est également rappelé les démarches menées par le président Boni Yayi auprès des présidents de la Côte d’Ivoire et du Togo afin qu’ils puissent l’aider à fumer le calumet de la paix avec son successeur.
« …après l’élection de Patrice Talon en 2016 et après sa prise de pouvoir, Yayi Boni, aujourd’hui président du parti Les Démocrates, est parti de nouveau solliciter entre lui et le président Patrice Talon des médiations auprès des président Ouatarra de la Côte d’Ivoire et Faure du Togo », a-t-elle précisé. « Nous lui demandons de suivre les traces de son prédécesseur à lui, le président Mathieu Kérékou et de laisser travailler le président Patrice Talon de nous autres concitoyens béninois », ont conclu les conférenciers.
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