L’actualité relative à la mise à la retraite d’office de certains agents des Forces de Sécurité et de Défense continue de susciter des réactions au sein de l’opinion publique. Par le canal d’une interview qu’il a accordée à la télévision Web E-News, le Professseur de droit, Me Barnabé Gbago est revenu sur le sujet. Il n’est pas allé par quatre chemins pour noter les incohérences contenues dans cette mesure prise par les autorités.
Selon l’avocat, il s’agit tout simplement d’une mesure arbitraire qui frise à certains endroits, un règlement de compte. Il note par exemple que dans le groupe des personnes mises à la retraite, nombreuses sont celles qui ont encore des années de services. Dans le même temps, d’autres agents ont totalisé plus de 30 ans de service et sont toujours intouchables à leur poste.
L’avocat au barreau du Bénin insiste notamment sur la nécessité de respecter réellement la loi qui a été votée dans le cadre de cette affaire. « On a l’impression qu’il y a un règlement de compte. Il y a une injustice flagrante. La loi dit que le directeur ou la directrice devrait pondre un rapport individuel sur les éléments à envoyer à la retraite. Aucun rapport n’existe. S’il y avait un rapport, il aurait été motivé », a fait remarquer l’ancien Doyen de la faculté des droits et sciences politiques.
A cet effet, il invite les responsables en charge de ce dossier à respecter à la lettre la loi. Il estime également que ce n’est pas aux agents de faire les frais de la pyramide qui s’est inversée. Pour lui, des mesures devraient être prises pour la corriger. Me Barnabé Gbago s’est également attardé sur la situation de certains agents qui auraient fait des prêts bancaires sur la base de leur situation. Il se pose la question de savoir comment ceux-là pourraient faire face à leur engagement pris auprès des institutions bancaires. Aussi, invite-t-il l’État à voler au secours des agents qui se retrouvent dans cette situation.
Notons que, les autorités béninoises sont montées au créneau à plusieurs reprises pour expliquer le bien fondé de cette mesure qui vise à régler un problème spécifique au sein des Forces de sécurité et de défense. Lors d’une récente sortie médiatique, le ministre béninois de l’Intérieur a insisté sur le fait que la mesure ne soit pas une sanction. Il s’était également attardé sur les mesures d’accompagnement mises sur pied dans le cadre de cette décision. Rappelons que la mise à la retraite d’office concerne 1 074 agents des Forces de défense et de sécurité (FDS) dont 700 militaires, 315 Policiers républicains, 30 douaniers et 29 forestiers.
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