Ce mercredi 21 février, s’ouvre la session parlementaire au cours de laquelle les députés béninois vont examiner et voter 12 propositions de lois dont celles portant révision de la Constitution de la République du Bénin et celle portant modification et complément de la loi n°2019-43 du 15 novembre 2019 portant Code électoral en République du Bénin. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le peuple béninois retient son souffle et observe attentivement l’évolution de ce dossier au Palais des gouverneurs. Qu’est-ce qui pourrait bien se passer si éventuellement, les députés de la mouvance arrivaient à convaincre leurs collègues de l’opposition de faire passer le projet relatif à la révision de la loi fondamentale du Bénin ?
Depuis plusieurs semaines désormais, les différentes chapelles politiques au Bénin rivalisent d’ardeur pour trouver les arguments afin de justifier les raisons pour lesquelles il faut réviser ou non la loi fondamentale. Si les deux principales formations politiques soutenant les actions du chef de l’État au Parlement sont à l’origine de l’initiative, le camp des partis qui ne sont pas partants pour une révision de la loi fondamentale est plus large. Le parti Les Démocrates présidé par Boni Yayi a affiché une formelle opposition à ce projet. Au cours des récentes sorties médiatiques effectuées par le Secrétaire national à la Communication du parti Les Démocrates, Guy Dossou Mitokpè, la position de la formation politique a été formellement rappelée. Il n’est pas question que le parti de Boni Yayi apporte un soutien à la modification de la Constitution.
Face à la polémique engendrée par cette actualité, le président de la République avait tout de même tenté de calmer les ardeurs en déclarant à la face du monde, qu’il n’est demandeur d’aucune modification de la Constitution. « Je ne veux aucune révision de la Constitution. Je ne veux pas qu’on touche à une virgule de la Constitution », avait-il déclaré devant les journalistes lors d’une conférence de presse au Palais de la Marina. Ces déclarations n’auront tout de même pas été de nature à apaiser la classe politique qui demeure sceptique face aux réelles intentions des députés du camp présidentiel. C’est le cas par exemple du parti Les Démocrates qui, par le biais de son Secrétaire national à la Communication a mis en doute les propos de Patrice Talon.
« Cette conférence de presse a été faite pour décliner toute responsabilité dans ce qui se fera alors qu’il en est l’instigateur. Elle a été faite pour faire une mise en garde à l’endroit des députés qui n’iraient pas dans ce sens », avait déclaré l’ancien membre de Restaurer l’Espoir qui, à chaque sortie médiatique, réaffirme l’opposition de sa formation politique à ce projet. Mais malgré toutes ces déclarations, il est tout de même important de noter que les différents camps opposés dans ce dossier sont bien observés. Malgré la majorité détenue par les députés acquis à la cause de Patrice Talon, aucune révision Constitutionnelle ne sera possible sans les députés de l’opposition représentés par Les Démocrates.
Le Code électoral quant à lui, peut être modifié par une majorité simple. Si des députés de l’opposition n’adoptent pas la récente posture de l’honorable Léon Basile Ahossi en désobéissant au mot d’ordre du parti, le projet de révision ne risque pas de prospérer. Dans le cas où, les députés parvenaient à modifier de nouveau la loi fondamentale du Bénin, Patrice Talon serait le seul président béninois jusqu’ici à réussir cet exploit par deux fois. Pour l’heure, les Béninois retiennent leur souffle et suivent l’évolution des débats au Palais des Gouverneurs.
Laisser un commentaire