La France se dote d’un nouveau dispositif pour renforcer ses capacités de défense à l’ère numérique. Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a récemment annoncé la création de l’Agence ministérielle de l’intelligence artificielle de défense (AMIAD), prévue pour juillet 2024. Cette initiative traduit une volonté résolue de Paris de rester à l’avant-garde de la technologie militaire face aux enjeux sécuritaires contemporains.
L’AMIAD se voit attribuer un budget significatif de 300 millions d’euros annuels, s’inscrivant dans une enveloppe globale de deux milliards d’euros dédiée à l’intelligence artificielle de défense jusqu’en 2030. Ces fonds substantiels visent à catalyser le développement et l’intégration de l’IA dans les sphères cruciales des armements, du renseignement et de la planification opérationnelle, soulignant l’importance stratégique de cette technologie pour le futur de la défense française.
Bertrand Rondepierre, une figure reconnue dans le domaine technologique avec un passé chez Google, a été désigné à la tête de l’agence. Sa direction s’appuiera sur son expérience pour piloter cette entreprise ambitieuse, qui marquera un tournant dans la modernisation des forces armées françaises. L’AMIAD se concentrera sur le perfectionnement des capacités de combat à travers une synergie entre humains et machines, et l’optimisation des décisions stratégiques grâce à l’analyse de données avancée.
L’agence prévoit également la création de 300 postes pour des ingénieurs, chercheurs et doctorants, tant civils que militaires, d’ici la fin 2026. Cette démarche s’inscrit dans une perspective de collaboration étroite entre le secteur de la défense et le monde académique, notamment à travers la mise en place d’un pôle de recherche à Palaiseau et d’un pôle technique à Bruz. Un des piliers de cette stratégie réside dans l’acquisition d’un supercalculateur classifié, qui sera situé à Suresnes.
Cet équipement de pointe, dédié au traitement des données secret-défense, symbolise la volonté de la France de garantir sa souveraineté numérique et de protéger ses informations stratégiques contre toute forme d’espionnage. À travers l’AMIAD, la France affirme sa détermination à ne pas seulement suivre l’évolution technologique mondiale, mais à en être un acteur de premier plan. Le ministre Lecornu résume cette ambition en affirmant que l’armée française doit « prendre date » sous peine de « décrocher » dans cette course à l’innovation. Ce projet illustre l’engagement de la France à investir dans les technologies de demain pour assurer sa sécurité et maintenir son rang sur l’échiquier international.
Laisser un commentaire