L’adoption du nouveau code électoral par les députés de la 9ᵉ législature ne cesse de faire polémique. Dans une déclaration rendue publique ce mercredi 6 mars 2024, la Plateforme électorale des organisations de la société civile dit avoir suivi « avec beaucoup d’amertume et de tristesse« , la séance plénière ayant abouti au vote de la proposition de loi portant modification du Code électoral. Selon la plateforme des OCS, « la loi électorale, telle que votée hier, est porteuse d’exclusion, contre l’intérêt général, fortement crisogène et peut ouvrir la voie à la violence si elle est promulguée en l’état ».
Dans ce document signé de Fatoumatou Batoko Zossou, présidente de la plateforme électorale des OSC, il est fait mention que le code électoral de 2019 avait porté un coup à la cohésion sociale avec à la clé des « conséquences déplorables qui demeurent encore vivaces dans les esprits ». D’après la déclaration, ce nouveau code est la goutte de trop qui vient annihiler les efforts fournis par la société civile en vue de contribuer à des processus électoraux inclusifs et pacifiques au Bénin.
Inquiète d’éventuelles situations tumultueuses que pourrait susciter l’adoption de cette loi, la plateforme électorale a invité le Chef de l’État « à user de toutes ses prérogatives en vertu des dispositions des articles 57 et 121 de la constitution pour assurer son serment (…) en se refusant de promulguer en l’état la loi adoptée ». Fatoumatou Batoko Zossou et les siens n’ont pas manqué de lancer un vibrant appel aux députés et au peuple béninois. Aux élus du peuple, la plateforme électorale les a exhortés « à tirer toutes les conséquences de l’article 121 de la constitution en plaidoyer juridique pour contribuer au renforcement de l’État de droit et de la démocratie ».
Le peuple béninois a été exhorté, quant à lui, à « opposer à la violence, le dialogue, l’écoute, la tolérance dans la différence pour triompher l’héritage chèrement acquis à l’issue de la conférence des forces vives de la nation en février 1990 ». Contrairement à ce que pense la plateforme électorale des OSC, ce nouveau code électoral n’est pas crisogène, a laissé entendre le politologue Gilles Gohy. Selon lui, « ce nouveau code doit pouvoir calmer tous les esprits facilement échaudés ou aisément échaudables, comme ceux-là qui rêvaient depuis des années de mettre le pays à feu et à sang et qui se sont maintenant retrouvés dans un même parti politique« .
Il va poursuivre en martelant que la loi Aké Natondé n’est donc plus crisogène, comme le diraient certains, pour faire craindre des élections générales de 2026 tumultueuses, à moins de mauvaise foi avérée. « Nous devons donc avancer résolument », lance le politologue Gilles Gohy. Pour rappel, la proposition de loi portant relecture du code électoral a été adopté dans la nuit du mardi 5 mars 2024 par 79 voix pour, 28 contre et une abstention.
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